La sélection VF de septembre 2019

Quels comics ne faut-il pas louper en ce moment en VF ? L’équipe de Comics Office s’est concertée pour vous dénicher les meilleurs titres parus chez les éditeurs français ce mois-ci !

 

LES INÉDITS EN FRANÇAIS :

FARMHAND TOME 1 (Delcourt, 4 septembre, 15,65 €)

L’avis de Marti : Rob Guillory est fou. Et c’est tant mieux pour nous ! Après avoir brillé sur le cultissime Chew (ou Tony Chu, détective cannibale chez nous) le dessinateur prend également le poste de scénariste pour ce nouveau projet pour le compte d’Image Comics. Et le bougre se démène tellement bien qu’on en vient à se demander s’il faisait plus que juste mettre en images les scripts qu’on lui filait précédemment. Car Farmhand respire le Chew bien au-delà du style graphique, puisque les thèmes similaires ne manquent pas de se recouper, des inquiétudes sur les méfaits des aliments transgéniques sur notre santé aux problématiques de familles (très) dysfonctionnelles, avec le même humour tutoyant l’absurde en permanence jusqu’aux petits détails à dénicher dans les cases. Plébiscitée sur Comics Office (et gros coup de cœur du mois !), la série Farmhand mérite de figurer sur votre étagère à côté de ce pot de fleur que vous n’oserez plus oublier d’arroser après votre lecture !

 

BIRTHRIGHT TOME 7 – FRÈRES DE SANG (Delcourt, 11 septembre, 16,50 €)

L’avis de Marti : Je ne peux pas parler de Birthright sans spoiler. D’ailleurs si vous êtes trop en retard sur le titre, la simple description officielle de ce tome vous divulgachera des éléments (et si vous ne connaissez pas, vous n’y comprendrez rien). J’aime tellement ce titre que je peux tout de même vous en chanter les louanges sans raconter ce qu’il se passe exactement dans ce numéro : Birthright, c’est un récit palpitant qui s’amuse des codes de l’urban fantasy où un monde magique rentre en connexion avec le nôtre pour rechercher un élu, avec de chouettes réflexions sur le bien et le mal, ou plutôt le mal nécessaire et les choix que l’on doit parfois faire sans la certitude de leur impact. C’est aussi une célébration de l’amour : celui avec un grand « A » entre deux personnes, mais aussi au sein de la famille. La justesse du scénario de Joshua Williamson ne serait rien sans la grâce des dessins d’Andreï Bressan, révélation de ce titre qui lui aura valu des éditions luxueuses avec des planches agrandies et en noir et blanc chez Snorgleux Comics. Assurément une des perles de l’indé de ces dernières années, Birthright doit figurer dans votre collection si n’importe lequel des thèmes qu’il aborde vous intéresse !

DEFENDERS : LA MEILLEURE DÉFENSE (Panini, 11 septembre, 22 €)

L’avis de Marti : Les Défenseurs ont de singuliers qu’ils se sont toujours définis comme une « non-équipe » : conflits entre les membres, structure changeante, aventures parfois absurdes… rien n’est jamais comme on s’y attend avec eux ! Et on retrouve un peu cet esprit dans cette série de one-shots interconnectés qui convoquent les quatre membres les plus emblématiques du groupe, chaque histoire ayant son ton et son style ainsi qu’un lien plus ou moins évident avec le numéro final qui rassemble les quatre (anti-)héros : Hulk, Namor, Docteur Strange et le Silver Surfer ! Faiseur de merveille sur le Géant de jade et habitué des jeux de bac à sable avec la continuité de l’univers, Al Ewing s’occupe du premier récit (sur Hulk, bien sûr) et de la réunion finale avec le talent qu’on peut attendre de lui, on lui a adjoint quelques-unes des nouvelles têtes d’affiche de Marvel pour l’épauler : Gerry Dugan, qui était alors en pleine fin de son run sur Guardians of the Galaxy et Chip Zdarsky qui faisait des merveilles sur Peter Parker: The Spectacular Spider-Man. Peut-être le moins bankable du lot, Jason Latour n’en rend pas moins la copie la plus atypique avec une aventure du Surfer qu’il écrit et dessine dans un style qui fait se rencontrer Moebius et le western crépusculaire. Malgré leurs différences, les différents segments forment un tout cohérent qui n’aura malheureusement pas débouché sur une nouvelle série régulière comme on pouvait l’espérer. Cela n’enlève en rien aux qualités du livre qui permettra de s’ouvrir une jolie parenthèse aux parfums d’indé au milieu de la production actuelle de Marvel, un peu comme Immortal Hulk justement !

LES TORTUES NINJA TOME 8 – VENGEANCE (1ERE PARTIE) (Hi Comics, 18 septembre, 15,90 €)

L’avis de Marti : Si vous ne l’aviez pas encore compris, ce tome des Tortues ninja vous prouvera une bonne fois pour toute que tout est possible dans cette série ! Alliant la célébration des diverses itérations passées de la franchise à des idées neuves – et souvent inattendues – le titre nous tient en haleine à chaque numéro et parvient à susciter chez le lecteur une véritable crainte pour ses héros…. Une crainte qui s’est confirmée à la fin du tome précédent ! Mais les Tortues ont plus d’un tour sous leurs carapaces pour se tirer des innombrables dangers qui s’enchaînent. Première partie d’une grosse conclusion explosive à des nombreux éléments mis en place sur le long terme, cette Vengeance marquera les Tortues durablement, tout comme le lecteur !

LES INCONTOURNABLES A (RE)DÉCOUVRIR :

BATMAN 80 ANS (Urban Comics, 20 septembre, 35€)

L’avis de Marti : Déjà 80 années qu’un mystérieux justiciers surgit la nuit dans les rues de Gotham City pour arrêter les malfrats en tout genre ! Urban Comics ne pouvait pas passer à côté de l’anniversaire de Batman et pour l’occasion sort un album un peu particulier qui combine deux sorties américaines récentes, alliant nouveauté et classicisme. En effet, ce tome reprendra tout d’abord l’anthologie Detective Comics: 80 Years of Batman qui propose différents épisodes issus uniquement de Detective Comics des origines du personnage dans le vingt-septième épisode de la série de 1939 au même numéro sorti en 2014 pour le second volume du titre. De l’apparition initiale de certains personnages aux premiers coups de crayons d’artistes incontournables du mythe gothamite en passant par des événements marquants de la carrière de Batman, chaque épisode est remarquable chacun à sa façon. A cela, l’éditeur français de DC ajoute sa traduction du tout récent Detective Comics #1000 qui voyait tout le gratin des auteurs et artistes engagés actuellement par la maison de Superman écrire un récit sur le Chevalier noir. Une rencontre entre le passé et le présent de l’Homme-Chauve-souris qui célèbrent ensemble les quatre-vingt premières années du règne du héros sur le genre… en attendant les quatre-vingt prochaines ?

JOKER : L’HOMME QUI RIT (Urban Comics, 27 septembre, 15,5 €)

L’avis de Marti : Attention, récit essentiel à ne pas louper ! Longtemps inédit chez nous, Batman: The Man Who Laughs avait enfin eu les honneurs d’une VF grâce à Urban dans l’anthologie consacrée au Chevalier noir. Aujourd’hui, le titre est enfin également disponible pour ceux qui n’ont pas investi dans le précédent ouvrage et qui pourront enfin découvrir cette brillante version modernisée de la première rencontre entre Batman et sa Némésis colorée. Entre les succès critiques de Gotham Central qui allait s’achever et  de Captain America qui venait de débuter, Ed Brubaker était en 2005 un scénariste très en vue qui se faisait une spécialité des récits policiers très noirs. Accompagné aux dessins de Doug Mahnke, autre star alors en devenir, ils réinventent la première apparition historique du Clown Prince du crime dans Batman #1 en la plaçant dans la suite directe du mythique Batman: Year One de Frank Miller et David Mazzuchelli dont l’ambiance infuse le récit. Impossible donc de passer à côté de Joker: L’homme qui rit à quelques semaines de la sortie en salle du film tant attendu de Todd Philipps avec Joachim Phoenix dans le rôle-titre. Urban Comics a eu la bonne d’adjoindre au one-shot l’arc percutant Soft Target de Gotham Central ; réalisé par Greg Rucka et Michael Lark, on y voit le Joker s’attaquer au commissariat de la ville, offrant au lecteur une vision sans concession des extrémités que le pire criminel de Gotham City peut atteindre.

Notes : Les plus chanceux d’entre vous auront peut-être pu se procurer la version limitée en noir et blanc de Batman: The Man Who Laughs qu’Urban Comics a proposé lors du Batman Day le 21 septembre.

Et si vous devez compléter votre collection consacrée au Clown Prince du Crime, sont réédités ce mois-ci dans le Black Label les albums Joker et surtout Killing Joke dans une édition limitée qui proposera les deux colorisation existante pour le roman graphique ainsi que le script original !

WATCHMEN : EDITION NOIR & BLANC ANNOTÉE (Urban Comics, 27 septembre, 39 €)

L’avis de Marti : Qui nous gardera de l’envie de relire Watchmen ? Pas ce volume assurément, qui vous propose de redécouvrir l’œuvre culte d’Alan Moore et Dave Gibbons décortiquée page par page – quand ce n’est pas case par case – par l’esthète Leslie S. Klinger. Avocat de formation, auteur et directeur littéraire, il n’en est pas à son premier coup d’essai à la matière, déjà responsable d’une version commentée du Sandman de Neil Gaiman (mais aussi d’œuvres littéraires plus classiques comme Frankenstein, Dracula ou les écrits de Lovecraft). On ne présente plus la richesse de Watchmen qui a déjà été maintes fois explorée, et pourtant chaque nouvelle approche apporte son lot d’éclaircissements. Si l’analyse reste toutefois sujette aux préférences et points de vue de l’auteur, son commentaire prend une certaine valeur par les entretiens qu’il a pu tenir avec Dave Gibbons qui sont retranscris dans le livre, mais aussi par sa consultation des douze scripts originaux de la maxi-série toujours en possession de l’artiste – ressource inestimable quand on sait qu’Alan Moore se refuse à revenir sur Watchmen. Urban a fait le choix de suivre l’édition américaine qui propose les dessins en noir et blanc ; un plaisir pour les amateurs du trait de Gibbons et une raison supplémentaire d’acheter ce volume pour ceux qui possède déjà ce classique. L’ouvrage ne s’adressera clairement pas aux néophytes (mais Watchmen est-il vraiment pour eux ?) ni aux curieux de passage, mais gagne à figurer dans la bédéthèque de tous les passionnés du genre super-héroïque.

WEIRD FANTASY TOME 2 (Akileos, 11 septembre, 27 €)

L’avis de Marti : Amateurs de science-fiction rétro, Akileos a pensé à vous ! Second volume de Weird Science avec toujours des récits indépendants parus durant les années 50. Véritable morceaux d’Histoire de la BD, ces épisodes s’adressent avant tout aux amateurs du genre ou aux lecteurs curieux de découvrir où les scénaristes des décennies précédentes – qu’ils officient dans le comic-book ou l’audiovisuel – on peut trouver leurs inspirations !

 

 

ARCHER AND ARMSTRONG PAR BARRY WINDSOR-SMITH (Bliss Editions, 27 septembre, 35 €)

L’avis de Marti : Attention, album événement pour Bliss Editions ! Depuis les débuts de l’éditeur qui propose les titres Valiant en VF, une question revenait régulièrement : allait-on avoir un jour les séries Valiant Comics des années 90, qui n’ont jamais été édités chez nous ? Archer & Armstrong revenant régulièrement dans les titres les plus réclamés, c’est tout naturellement sur lui que l’éditeur bordelais a jeté son dévolu, d’autant qu’il disposait d’un atout de poids : les premiers épisodes ont été dessinés et/ou scénarisés par le légendaire Barry Windsor Smith ! L’artiste était alors au sommet de sa renommée avec la sortie du mythique Weapon X, et prouve chez Valiant qu’il a plus d’un tour dans sa besace magique avec des récits plus légers que ses origines torturées de Wolverine… enfin, de la légèreté avec tout de même une bonne grosse dose d’action débridée ! Si les premiers épisodes installent immédiatement la dynamique entre les deux protagonistes et préparent également le terrain au très enjoué qu’il souhaite donner au titre malgré un engagement immédiat dans le crossover Unity. Barry Windsor-Smith réussit l’exploit de commencer sa série avec deux chapitres possiblement important d’une histoire dont nous n’auront ni le début ni l’aboutissement sans que cela ne gène réellement notre lecture ! Passé les premiers épisodes, l’artiste a enfin les coudées franches pour une plongée dans une douce folie qui débute réellement avec les épisodes 5 et 6 : déesse antique, vélociraptor, sosie improbable d’un certain dictateur à moustache et un dangereux mercenaire zozotant s’y côtoient au milieu effluvent d’explosions et d’alcool dans la décomplexion la plus totale… et ça ne s’arrange pas par la suite, avec l’apparition notamment de personnages devenus essentiels comme Gilad le Guerrier éternel ou Ivar le Marcheur temporel ! Les aficionados de l’itération moderne des deux comparses seront à la fois ravis et surpris de découvrir ces modèles de base, à la fois très identiques dans leur essence mais si différents sur d’autres aspects. Bliss Editions a mis les petits plats dans les grands avec une édition de toute beauté adaptée à l’événement, et dont les premiers lecteurs sont eux-mêmes un peu les artisans puisque son existence a été permise à partir d’une campagne de financement participatif que nous avions soutenu activement – et on attend les prochains projets de ce type avec impatience ! Véritable concentré de bonne humeur et d’aventure qui sentent bon les arts martiaux comme les réflexions spirituels sous influences spiritueuses, Archer & Armstrong est définitvement LE titre classique à ne pas manquer en cette rentrée !

 

 

 

 

FAITH (Bliss Editions, 27 septembre, 26,90 €)

L’avis de Marti : Introduite dans la série Harbinger et véritable coqueluche de l’univers Valiant, Faith ne pouvait pas rester longtemps sans son propre titre. La scénariste Jody Houser a résolu ce problème à travers seize épisodes sortis auparavant par Bliss Editions dans quatre tomes qui sont rassemblés dans une seule intégrale à présent. Si vous êtes en recherche d’aventures dans la bonne humeur avec un regard tendre mais taquin sur l’univers de la presse, du star-system mais aussi des geeks, ne cherchez plus, Faith et ses amis seront là pour ensoleiller votre journée. En prime, les dessins sont réalisés par un casting international d’étoiles montantes, dont la Française Marguerite Sauvage dont le style chaleureux fait des merveilles sur les segments qui lui sont alloués.

NEMESIS LE SORCIER : LES HÉRÉSIES COMPLÈTES VOL.1 (Delirium, 20 septembre, 35 €)

L’avis de Marti : Delirium continue de réparer les injustices de l’édition française des comics où les productions britanniques sont bien souvent sous-représentées. Aujourd’hui, c’est une œuvre plutôt atypique (bon, on peut accoler cet adjectif à de nombreuses productions de la Perfide Albion, surtout dans les années 80) d’un des chouchous de la maison : Pat Mills. Inutile de trop décrire la marchandise, le descriptif le fait suffisamment bien et la découverte de la folie anglaise n’en est que plus meilleure si on y va sans trop savoir où l’on met les pieds, mais avec cette auteur on sait que la critique sociale passée au vitriol n’est jamais loin !

 

ON NE LES A PAS ENCORE LU (MAIS ON NOUS EN A DIT LE PLUS GRAND BIEN) :

THE DISCIPLES (Glénat, 18 septembre, 14,95 €)

L’avis de Marti : Delirium continue de réparer les injustices de l’édition française des comics où les productions britanniques sont bien souvent sous-représentées. Aujourd’hui, c’est une œuvre plutôt atypique (bon, on peut accoler cet adjectif à de nombreuses productions de la Perfide Albion, surtout dans les années 80) d’un des chouchous de la maison : Pat Mills. Inutile de trop décrire la marchandise, le descriptif le fait suffisamment bien et la découverte de la folie anglaise n’en est que plus meilleure si on y va sans trop savoir où l’on met les pieds, mais avec cette auteur on sait que la critique sociale passée au vitriol n’est jamais loin !

 

 

PETER PARKER: SPECTACULAR SPIDER-MAN TOME 1 – RECHERCHÉ (Panini, 4 septembre, 32 €)

L’avis de Marti : En ces temps où Dan Slott régnait en roi sur la toile de l’Araignée, cela faisait des années que Spider-Man n’avait pas droit à une seconde série autre qu’un titre de team-up. Chip Zdarsky a eu la tâche de relancer le titre Peter Parker : Spectacular Spider-Man, dans la position de série secondaire à côté d’Amazing Spider-Man pourrait donner l’impression qu’il ne s’y passera pas grand-chose. Quelle erreur de penser cela ! Le scénariste ne s’est pas privé de reprendre un ajout majeur à la mythologie du Tisseur qui avait été totalement laissé de côté après son introduction, et se permet également de créer un gros bouleversement dans la relation de Spidey et de l’un des membres les plus emblématiques de son entourage. Sur les premiers épisodes que j’ai lu lors du lancement du titre, Zdarsky semblait avoir saisi l’essence de Peter Parker qu’il écrivait avec l’enthousiasme que l’on attend d’un titre Spider-Man. Il me tarde maintenant de pouvoir enfin lire entièrement cette série qui a eu de très bons échos tout au long de sa parution, assurant au passage à son auteur le statut de nouvelle valeur montante de Marvel.

 

 

Laisser un commentaire