Chaque semaine, Ben Wawe vous propose les reviews de ses lectures des sorties américaines !
Bonjour à tous et bon retour dans les critiques quotidiennes sur les sorties comics VO !
Une semaine qui voit la fin du run de Joshua Williamson sur Green Arrow mais surtout les débuts d’une nouvelle JSA et de l’attendu Absolute Superman ! Mais aussi la poursuite de l’étonnant Aliens vs. Avengers et des séries X-Men From The Ashes, plutôt correctes et prenantes.
Qui va plaire, qui va emballer ? La réponse ici !
DC
ABSOLUTE SUPERMAN #1
Début correct mais timide voire basique. Guère de grosse surprise, quelques bons éléments mais de l’attendu et beaucoup de name-dropping. Dommage.
La narration ici se fait en deux temps. Dans le passé, il y a longtemps, l’on découvre une Krypton différente, organisée en castes où chacun arbore non pas l’emblème de sa famille mais celui de son statut social. Le logo en S est celui des gens du commun, des travailleurs basiques, ceux « en acier » vu les tâches effectuées. Lara-El en est car, malgré un haut potentiel, une dissertation à neuf ans critiquant l’absence d’avancée dans la conquête spatiale de Krypton a mené à son déclassement social. Jor-El aussi car son discours sur les abus environnementaux lors de sa cérémonie de diplôme a aussi mené à sa chute sociale. Elle vivote en bricolant pour les gens, lui est ingénieur minier et voit des troubles dans la structure de Krypton, qui mène à des fuites d’un produit vert mortel. Il retrouve Lara et est traumatisé par ce qu’il pressent, et ils voient leur fils Kal-El à environ dix ans qui les interroge. Au présent, sur Terre, au Brésil, l’entreprise Lazarus Corp pousse des mineurs à creuser malgré les risques clairs pour eux, mais toute une récolte est faite en une nuit par miracle, ce qui s’est déjà produit ailleurs. Les agents Peacemakers interrogent violemment les mineurs, qui voient le jeune inconnu à l’accent mystérieux qu’ils ont croisé hier les aider, et parler à une armure consciente appelée Sol. Kal-El veut les aider, eux pensent voir en lui un des Omega Men, alors qu’il est affaibli par une nuit loin du Soleil. C’est identifié et utilisé par la soldate Lane alors que l’on voit en parallèle la ferme des Kent sous propriété de Lazarus Corp et un être mystérieux dans une base militaire du Nevada qui suit cela avec des mini villes autour de lui. Kal-El, sans cape encore, mais acharné à défendre les abusés malgré les protocoles de survie de l’armure, est emprisonné…
C’est pas mauvais mais c’est peu emballant. Jason Aaron livre deux récits parallèles sans surprise, où l’intérêt penche plus vers le passé de Krypton, qui n’est pas extraordinaire mais fonctionne par la curiosité de voir les changements apportés. L’aspect social est pertinent, le statut de Jor-El va justifier encore plus que personne ne l’écoute, et c’est plutôt bien fait et prenant. Mais le présent et ce Kal-El souffrent de la comparaison avec l’origine New52 de Grant Morrison, sur une ligne similaire et plus intense. Dommage, c’est sympathique mais peu inspirant, et le name-dropping (Lane, Omega Men, etc.) est un peu facile.
Rafa Sandoval livre de belles planches, équilibrées, c’est fort joli et agréable mais ça emballe peu.
Correct mais sage, timide et finalement peu emballant.
ACTION COMICS #1074
Sympathique. Mark Waid poursuit sa saga, sans surprendre mais en étant cohérent et attentionné envers ses personnages, ce qui est agréable. Ainsi, alors que Conner et Kenan veulent sortir du musée spatial mais voient une attaque massive de Khunds enragés du vol d’une relique sacrée, Clark est bien arrivé sur Krypton et va voir Jor-El pour recharger son bracelet solaire. Il rencontre Lara et lui bébé, puis voit son père furieux contre le Conseil Scientifique. Clark est ému de voir ce père idéalisé avec des émotions humaines, découvre son laboratoire chaotique (il le compare à Willy Wonka), comprend que la Zone Fantôme semblait être d’abord une voie pour les Kryptoniens d’échapper à leur monde mais cela s’arrête quand un membre du Conseil vient voler des inventions de Jor-El. Clark s’interpose pour son bracelet, mais il est frappé et emprisonné… alors que Aethyr explique à Mon-El être venu ici pour aider mais avoir été déçu de la violence des Kryptoniens.
C’est sympathique. Mark Waid y va doucement, prend son temps mais livre de bons moments de caractérisations, notamment dans la voix-off d’un Clark ému de voir son père « réellement ». C’est touchant, mignon, et ça fait bien passer un récit basique mais sympathique, bien illustré par Clayton Henry et Michael Shelfer appliqués.
En back-up, Mariko Tamaki montre Kara emprisonnée et mise à prix, puis libérée par le robot et ils retrouvent la prisonnière. Ça n’avance pas ou mal, heureusement que Skylar Patridge assure aux dessins.
Un bon moment, qui capte bien Clark.
BATMAN 154
Intéressant. Chip Zdarsky prépare la fin de son run avec une enquête intrigante sur l’assassinat du Maire Nakano, qui multipliait alors les ennemis. Bullock gère l’investigation officielle du GCPD toujours dirigé par Vandal Savage malgré les tensions avec le Maire. Batman, en duo avec Gordon opérant en indépendant, découvre que celui-ci avait des soucis avec Nygma mais aussi Leonid Kull, businessman qui dîne avec Edward et le Maire par intérim. Batman comprend que Leonid dirige la Cour des Hiboux, ça se bagarre mais Bruce Wayne voit le lendemain la pression des manifestants contre ses mesures sociales et les « bons conseils » de sa gestionnaire traîtresse qui veut lui faire accepter un accord avec un apparent demi-frère. Une discussion avec Leslie Thompkins lui confirme que son père a eu une aventure mais sans enfant. La femme du Maire refuse initialement de livrer son téléphone puis Bullock dit à Batman par un appel qu’elle avait une liaison… avec celui qui menace Batman alors qu’ils enquêtent ensemble sur les lieux du crime ? A savoir… Jim Gordon ?!
C’est intéressant. J’aime bien le rejet d’une partie populiste des citoyens de Gotham des mesures sociales de Bruce, j’aime bien l’aspect enquêteur de Batman, le duo avec Jim, le contexte avec Vandal, Nygma et la Cour. La mort de Nakano remue un peu, l’intrigue sur le demi-frère me laisse froid (Bruce rappelle lui-même plusieurs autres cas supposés), mais ça reste bien fait et fluide. Carmine Di Giandomenico livre de bonnes planches, moins nerveuses que d’autres fois et solides.
Une bonne enquête, un bon contexte et un auteur qui aurait pu en faire plus avec hélas son départ programmé au #157…
BATGIRL #1
Un bon début. Tate Brombal livre un lancement sobre et réussi, où Lady Shiva convoque sa fille Cassandra pour exiger qu’elles partent ensemble, car un ordre ancien veut désormais leurs peaux. L’ambiance est tendue, Cassandra ne croit pas Shiva, mais des sbires ennemis attaquent et font même exploser un de ses temples. Shiva est émue, attaquée encore mais Cassandra vient l’aider, comprenant la sincérité de sa mère et la reconnaissant comme telle au moins pour cette crise.
C’est sympathique. Tate Brombal gère bien un lancement correct, où l’ambiance est tendue mais avec des justifications dans la relation entre Shiva et Cassandra. C’est bien fait, fluide, agréable à suivre et ça donne envie de lire la suite, même si ça se lit un peu vite. Takeshi Miyazawa propose de belles planches, travaillées et dynamiques.
Un bon début, oui !
BIRDS OF PREY 15
Efficace et agréable. Kelly Thompson continue sa saga très classique des BoP, avec une membre en immersion (Cassandra) chez les méchants (The Ninth Day, mystérieuse structure qui a enlevé des Amazones pour de sombres projets) pour qui ça se passe mal (elle craque, ils l’emprisonnent, elle se libère mais affronte une Amazone transformée), d’autres qui suivent de loin (Dinah et Barbara), alors que certaines se crispent de l’attente (Barda, très proche de Cassandra et qui s’emporte de la voir ainsi ; Onyx et Grace qui vivotent à côté ; Dinah qui échange à coeur ouvert avec Sin).
Et c’est bien. Rien de surprenant, rien de révolutionnaire, mais une immersion efficace et agréable, avec des personnages bien écrits et de bons dialogues. Kelly Thompson demeure très bonne dans sa caractérisation des personnages, et j’apprécie son échange entre Dinah et Sin, mais aussi Dinah qui apaise Barda, et Barda liée à Cassandra. C’est mignon, pertinent, et Sami Basri livre de belles planches, très fluides et agréables à l’oeil.
Un bon moment, classique et prenant.
GREEN ARROW 2024 ANNUAL #1
Un bel et bon au revoir d’un Joshua Williamson clairement attaché à Green Arrow et sa famille. Cet Annual est un bel hommage au personnage et aux siens, avec un Oliver âgé qui « garde » des enfants de super-héros sur la fameuse île dans le futur. Ceux-ci refusent de le laisser faire la sieste et exigent « une histoire », qui débute par un jeune Oliver qui manque un tir pour stopper un incendiaire à ses débuts… et il poursuit, en évoquant une lutte tout au long de sa carrière contre ce mystérieux Firestarter. L’on voit finalement l’apparent échec de Green Arrow, puis au présent (de ce qu’on connaît) Oliver et sa famille qui identifient trois suspects possibles, mais ils ne parviennent pas à prouver la responsabilité de l’un d’entre eux. Plus rien ensuite, mais des échanges avec les enfants lui font comprendre que Firestarter n’était pas l’un d’entre eux – mais eux tous, à tour de rôle ! Oliver et les enfants, en costumes de Speedy, les arrêtent, et Oliver évoque sa « belle vie », avec des flashs de sagas possibles à venir, avant un au revoir final chaleureux envers Queen et les siens.
C’est beau, oui. Un bel hommage, simple et classique, mais bien rédigé par un auteur clairement passionné par son personnage. Il est agréable de revoir les grandes périodes et grands costumes de Green Arrow, et cette saga au long cours de Firestarter fonctionne bien pour ça. La relation d’Oliver avec les enfants est mignonne, et confirme que Williamson voit bien Queen en papa gâteau ; ce qui surprend mais fonctionne sous sa plume. Sean Izaakse et Amancay Nahuelpan illustrent bien l’ensemble, dans leurs styles proches, assez ronds et élégants.
Un bel et beau hommage, un bon au revoir. Je regretterais ce run qui a su remettre sur pied et donner cohérence et famille à un personnage ravagé depuis si longtemps. Bravo et merci pour ça, Monsieur Joshua Williamson !
JSA #1
Classique mais efficace. Jeff Lemire débute son run par une saga avec des mystères, qui ne surprennent pas pleinement (le procédé est déjà vu), mais ça fonctionne bien. Ici, après un rappel de ce qu’est la JSA, une alerte en voix-off sur une menace qui va tout changer (et liée à Ragnarok, la fin des dieux nordiques qui a déjà concerné l’équipe), on voit les événements au présent. L’on comprend que Alan Scott, Jay Garrick, Ted Grant, Khalid Nassour, Hawkman & Hawkgirl ont disparu, avec Jakeem Thunder lourdement blessé. Jade dirige le groupe qui gère la situation, avec Obsidian, Yolanda et Jesse Quick qui mènent des attaques brutales sur de possibles responsables, ce qui crispe l’équipe : Hourman interpelle sa femme avec qui la situation est tendue, Dr Mid-Nite est en retrait et soigne Jakeem, alors que Sandman semble vouloir renouer une relation sentimentale avec Jade, qui est à couteaux tirés avec son frère. La situation est tendue, alors que les disparus sont perdus près de la Tower of Fate, avec les Hawks qui affrontent des monstres, Jay qui cherche une porte de sortie et Khalid agressé par une figure obscure. Enfin, l’on apprend que Obsidian est en vérité Johnny Sorrow, qui rejoint une Injustice Society dans l’ombre !
C’est bien, oui. Classique, car les procédés de disparition, le nom de la saga, le cliffhanger sont des éléments et événements qui ont été déjà vus, mais ça fonctionne bien. J’apprécie la mise en avant des anciens d’Infinity Inc., j’apprécie les dynamiques difficiles, même si mon petit coeur regrette la bisbille entre Jesse et Rex. L’ensemble est fluide, plutôt prenant, et Diego Orlotegui livre des planches assez dynamiques, fluides, qui me rappellent Scott Kolins (que j’aime bien).
Du classique réussi.
MY ADVENTURES WITH SUPERMAN 6
Final sans surprise mais agréable et prenant, pour les intéressés. Josie Campbell achève sa mini-série qui fait office de transition discrète entre la première et deuxième saison de la série animée dont elle est showrunneuse, avec ici le Bloodsport de ce monde qui fait tirer un gros rayon vers Metropolis. L’idée est de détruire Amazo et Superman, quitte à tuer plein de gens ; car DuBois agit sans affect, et se voit comme un héros. Superman sait qu’il n’arrivera pas à gérer sans périr, il demande à Amazo de sauver « leur » famille (Lois, Jimmy, les Kent) et le robot le fait… avant de se projeter vers le rayon, pour le stopper seul. Superman raisonne, discute, et finalement Lois & Jimmy aident à trouver une solution. Avant que le rayon détruise le corps d’Amazo, Superman sauve sa « boîte noire » qui contient sa conscience, et tous ses proches intègrent des souvenirs agréables pour créer un monde virtuel où Amazo pourra survivre avant qu’on lui reconstruise un corps. Et Superman vit les fêtes de fin d’année avec ses proches, en sauvant des gens.
C’est mignon. Josie Campbell livre une conclusion prévisible mais réussie, qui livre un beau portrait de cet Amazo classique dans le robot tueur qui s’amende, mais ça reste touchant et prenant. Je continue d’aimer ce Superman jeune et plein de fougue et d’envies de bien faire, et l’ensemble est fluide malgré un Bloodsport finalement trop bas du front. Pablo M. Collar livre de belles planches, dynamiques et intenses pour ce final nerveux.
Une belle fin pour une mini-série anecdotique mais qui sert bien la formidable série animée concernée.
SHAZAM! 17
Du bon, encore. Josie Campbell enchaîne intelligemment, avec Freddy / The Commander happé par The Society, groupement local qui veut « réordonner » la ville en repoussant les pauvres et les criminels. Le ton monte entre lui et Billy, qui donne des leçons légitimes sur la conduite super-héroïque, et Freddy déclenche ses pouvoirs avec un artefact verdâtre en forme d’éclair, avec « quelque chose » dedans. Mary enquête sur The Society avec le lapin, passe dans les coulisses pour découvrir un repaire de super-vilain et plusieurs super-vilains qui l’attaquent, alors que Billy va voir The Captain au Rocher d’Eternité. Tous deux rejoignent Héphaïstos, qui explique avoir créé cet étrange éclair lors d’un de ses exils, depuis un matériel venu des cieux et qui fait entendre des « voix » au propriétaire. C’est un test de dignité, de noblesse, et Freddy est actuellement happé par ces voix, qui le poussent à approcher dangereusement d’une soupe populaire à laquelle il veut nuire…
C’est bien, oui. Josie Campbell joue intelligemment sur plusieurs tableaux, évoque autant les liens compliqués entre Billy et Freddy (le premier reprochant au second de se faire payer, le second rappelant au premier que le procès lancé par sa mère naturelle va mettre leurs parents adoptifs sur la paille), mais aussi The Society. C’est pertinent, bien fait, prenant, avec un bon équilibre entre les personnages, et une belle utilisation d’Héphaïstos. Dan McDaid donne un tout petit plus de rondeur à ses dessins, et c’est plus agréable donc mieux.
Je suis bien, bien fan de ce volume !
MARVEL
ALIENS VS. AVENGERS #2
Peu d’action en soi mais des avancées, et de bonnes idées surtout. Jonathan Hickman poursuit son étonnant et bon travail après un #1 réussi, montrant l’univers Marvel ravagé par les Aliens et une Terre du futur exsangue, où seuls quelques survivants demeurent dans une ville presque perdue. Valeria Richards adulte tentait de trouver un remède mais périt après avoir été infectée, et Miles Morales est attaqué – mais sauvé par Venom, qu’il porte. Ici, on en apprend plus sur les coulisses. L’on revoit les passages de Prometheus et Convenant où l’androïde David-8 (ici avec plusieurs autres robots similaires) anéantit la race des Ingénieurs avec le Liquide Noir. Cent ans plus tard, toute Vie disparaît dans son Univers. Mille ans plus tard, les Davids découvrent le Multivers et décident d’y anéantir la Vie. Sur cette autre Terre Marvel, dans le futur mais vingt ans plus tôt, les Davids acquièrent Stark Industries via Weyland, mais le Tony âgé (le vieil homme handicapé vu dans le #1) a identifié leur venue depuis le Multivers, les force à parler et les détruit puis prépare l’anéantissement. Au présent de ce futur, Tony et Carol comprennent que l’Humanité est perdue sur Terre, et lancent la fuite de leur ville / vaisseau de sauvetage pour aller s’installer ailleurs, et y recréer un monde avec les habitants. Miles gère l’évacuation, mais ils voient qu’un vieux Steve Rogers mène des survivants depuis un abri que l’on croyait perdu. Tony ne peut décaler le départ, les Aliens attaquent, et le Bruce Banner âgé va aider Cap’ dans un dernier baroud perdu d’avance en Hulk. Tony et les autres partent, l’âme en peine, alors que, ailleurs, des Ingénieurs suivent tout ceci de loin…
C’est bien, oui. Jonathan Hickman pose bien les bases et les explications, reprenant des éléments pertinents de Prometheus et Covenant pour jouer sur la corde facile mais efficace du Multivers. Sa caractérisation des Davids déçus de la faiblesse des êtres organiques est réussie, tout comme son portrait de Stark. Les autres personnages sont bien écrits, par des tournures de dialogue efficaces, et l’ensemble est prenant bien que prévisible. Esad Ribic assure aux dessins, notamment dans ce dessin de discussion qui fait la part belle à ses postures figées mais réussies.
Un bon point d’explication, pour une mini-série toujours surprenante et réussie.
THE AVENGERS 20
Un bon épisode. Jed MacKay poursuit son travail très correct depuis quelques numéros, avec ici la suite du précédent, où l’on voyait T’Challa plonger dans la dimension de poche de Meridiam Diadem, l’une des membres du super-groupe maléfique du début, où elle emprisonne des gens qu’elle attaque. T’Challa découvre une situation tendue, dans une dimension où le Temps passe plus vite : jadis, Meridiam Diadem avait des sbires parmi les prisonniers, les Trustees qui organisaient l’ensemble. Mais sa disparition face aux Avengers a créé un manque, et il y a désormais les Loyalistes (anciens Trustees) qui conservent la nourriture, et les Gangs qui ravagent le reste. Les prisonniers sont marqués par Meridiam Diadem et ne peuvent pas sortir sans mourir, alors T’Challa décide d’appliquer ici les mesures apprises depuis sa jeunesse pour organiser et reprendre en main un territoire tribal. Il attaque ainsi des Gangs pour vaincre leurs chefs, et former le Panther Gang sous son égide, pour que les prisonniers réussissent avec eux, par eux, et forment ainsi une société ensuite. Mais T’Challa s’interroge aussi car, finalement, le Wakanda le rejette, et il trouve ici un pays qui peut lui convenir…
C’est bien, oui. Jed MacKay livre un bon épisode sur Black Panther, bien écrit ici. Bon, ça reste orienté sur l’action, mais les réflexions en voix-off de T’Challa sont bonnes et justes. J’apprécie sa stratégie, j’apprécie le recul sur lui-même, et Jed MacKay maîtrise bien l’ensemble dans un numéro fluide et prenant, en outre bien illustré par un Farid Karami inspiré et dynamique, qui livre de belles images d’un monde qu’il créé par lui-même.
Un bon épisode sur Black Panther, mais aussi dans la continuité du titre.
THE ULTIMATES 6
Bourrin et prenant. Deniz Camp organise la première réunion de tous les Ultimates, considérés ici comme un réseau (Network) plus que comme une pure équipe. Iron Land les sollicite tous (hormis Doom, resté derrière pour ses expériences secrètes et guère consulté ici) car il a hacké des données révélant que le Conseil conserve une douzaine de surhumains prisonniers. Il amène ainsi Sif, Thor, Captain America, Wasp, Giant-Man, She-Hulk, America Chavez (Ultimate ou celle vue sur 616 ? il me semblait qu’il ne pouvait y en avoir qu’une), Hawkeye et Human Torch à une porte qu’il ouvre… et qui révèle Hulk qui les attend à K’Un L’Un. C’est un piège, donc, et ce Hulk connu pour ses livres zen (Giant-Man en a écouté un, sur conseil de sa mère) a conquis les Villes Sacrées et mène des Immortal Weapons Gamma-ifiées qu’il envoie vers les Ultimates. Et ça tape très, très dur… au point que tous morflent salement. Doom voit que les Ultimates sont coupés des signaux, lutte pour les ramener alors que tous les Ultimates sont vaincus, Iron Lad est brutalement écrasé entre ses mains et She-Hulk perd des doigts. Doom les ramène, vaincus et blessés, mais surtout She-Hulk tient un Iron Lad… décédé !
C’est bien, oui. Classique, car finalement c’est une première réunion qui vire à la débâcle et va permettre de rebâtir sur la défaite pour unir les troupes, mais c’est prenant. La bagarre est bien fichue, les Immortal Weapons modifiées sont survolées mais les Ultimates prennent cher, comme on dit. J’apprécie de voir le scénariste s’amuser avec un « scandale Ultimate », en montrant ici Fat Cobra « avaler » Wasp devant Giant-Man qui enrage, comme durant Ultimatum avec le Colosse, mais ici Janet s’extrait en arrachant la peau du ventre de Fat Cobra. C’est bourrin mais cool, comme un Hulk zen qui trouve « la paix par la force ». Juan Frigeri livre à ce titre de belles planches, réussies et intenses, avec de bons combats.
Un épisode bourrin, mais assumé et pertinent. Vivement la suite, je suis curieux !
X-FACTOR 4
C’est bien, encore. Mark Russell réussit un exercice difficile entre moquerie et émotion, entre pastiche et aventure réelle, et ça fonctionne bien. On voit ici Havok qui mène un groupe limité (Frenzy, Pyro qui fait enlever son tatouage, Cecilia Reyes qui se remet d’une rupture) sous terre, car des scientifiques y ont disparu. Ils laissent derrière eux Granny Smite (Alex ne veut pas risquer qu’elle immortelle reste coincée sous terre) et accueillent un nouveau, un téléporteur : Wintergeist, alias Oskar… l’ex de Cecilia ! L’ambiance est rude, Havok emmène Frenzy et Pyro sauver des scientifiques d’araignées géantes vivant dans la lave (et pourquoi pas), alors qu’Oskar s’explique à Cecilia. Il l’a ghostée car il a travaillé pour X-Term (les mercenaires de Darkstar) après la chute de Krakoa et, quand il les a quittés en voyant leurs atrocités, ses proches ont commencé à mourir. Il sort pour repousser des araignées géantes, se fait blesser puis secourir par Cecilia. L’équipe remonte, Cecila rembrasse Oskar mais le public est déçu qu’il n’y ait pas de mort sur les vidéos…
C’est bien, oui. Mark Russell livre un bon épisode, qui a un peu d’humour absurde (Pyro est bon pour ça) mais une aventure correcte et surtout une bonne gestion des émotions. Je pense ici à Cecilia / Oskar, mais aussi à l’échange court et intense entre Alex et Granny Smite. C’est cool, la pression des réseaux est présente, et Bob Quinn livre des planches réussies et maîtrisées.
Une bonne série, qui joue habilement sur plusieurs fronts.
X-FORCE 5
C’est poussif, et peu emballant ; définitivement la série la plus faible de cette relance From The Ashes. Geoffrey Thorne conclue lourdement sa saga, avec ici X-Force qui fait la bagarre avec des Avengers d’un autre monde (proches, dans l’idée, de la Réalité altérée par le Sphinx dans les New Warriors de jadis, avec Horus à la place de Thor, Captain Assyria, etc.), attiré ici via le Nexus des Réalités et parce que Nuklo est aussi chez eux et provoque des catastrophes. Forge comprend ce qu’il se passe, Sage identifie où Nuklo pourrait aller pour confirmer l’emprise sur les Réalités (dans le Grand Nord, où Loki avait transformé les X-Men et New Mutants avec Asgard), et tous y vont. Ca se bagarre, la Storm des autres Avengers se sacrifie, et finalement il faut que Surge libère toute son énergie pour stopper et détruire Nuklo, même si Nori meurt pour cela. L’équipe est marquée, Forge assume pour le bien commun et Sage démissionne.
Bof, définitivement. La bagarre est lourde et pas prenante, ces autres Avengers sont juste là pour décorer, et le sacrifice final n’est même pas touchant. Je n’ai toujours pas compris ce que voulait faire Nuklo, qu’il était agréable de voir sortir des Limbes mais ça interpelle pour une telle saga. Marcus To assure dans des dessins corrects mais qui n’épatent pas non plus.
Je tente encore le #6 mais je ne suis même pas sûr d’avoir vraiment envie.
X-MEN 7
Correct et solide. Jed MacKay avance doucement mais surtout révèle (enfin diront les légitimes impatients, déjà souligneront les habitués de la décompression) quelques-uns des mystères de son début de run. Si l’on voit en effet les X-Men accueillir la jeune fille qui se croit Mutante et se pense responsable de l’Iron Night, l’on découvre surtout ce qu’il s’est passé alors, « X mois » plus tôt. On voit ainsi un Scott Summers qui traîne dans sa maison familiale d’Alaska pendant deux semaines après la chute de Krakoa, buvant des bières devant l’usine de Sentinelles stoppée par les Avengers. Magneto vient le voir pour le pousser à se reprendre et à relancer les X-Men, rappelant qu’eux sont vivants et actifs, mais ils voient une Sentinelle sauvage (éveillée par erreur malgré la fin de l’usine) qui ravage la ville, peut-être car il y a des Mutants. Magneto et Cyclope attaquent, Magnus force pour « ouvrir » la Sentinelle et permettre à Scott de la détruire en un tir, mais… soudain, Magneto ne maîtrise plus ses pouvoirs et n’arrive plus à tenir debout. Au présent, les deux en parlent encore, et l’on apprend que Magneto souffre d’une dégénérescence post-résurrection, qui rend ses pouvoirs chaotiques et affaiblit son corps. Personne d’autre n’est encore touché, mais Magnus craint pour tous les ressuscités de Krakoa. En parallèle, Hank révèle que la jeune fille n’est pas Mutante, ce qui la déçoit mais Idie la réconforte en confirmant qu’elles sont amies (après des piques de Psylocke à Idie sur son comportement solitaire), et la gamine retourne chez elle… mais sa main se transforme en patte monstrueuse un moment durant la nuit…
C’est correct, oui. Il m’est agréable d’avoir des révélations sur l’Iron Night (un peu facile, mais bon) et les raisons de l’installation ici (surveiller les Sentinelles, gérer l’usine, être près de la maison de Scott). J’apprécie aussi le retour sur Magneto, c’est clair et intéressant sur le subplot que ça lance… même si, encore une fois, ça reste assez « simple », ou en tout cas basique. Jed MacKay ne révolutionne rien dans le fond et la forme, mais livre un nouvel épisode correct, agréable à lire, avec un Netho Diaz efficace et plutôt solide (je vois du Ian Churchill dans son Cyclope).
Des révélations correctes, un run sans surprise mais agréable à lire.
CONCLUSION
Une semaine qui tranche avec les précédentes, mais avec un Absolute Superman et une JSA peu emballants, de jolies fins avec Green Arrow et My Adventures with Superman. Marvel s’en sort bien avec un Univers X correct à défaut de briller, et des Avengers réussis et pertinents. Pas de gros coup de coeur mais beaucoup de bon quand même.
A voir la suite la semaine prochaine. D’ici là, bonnes lectures et à bientôt !
Merci d’avoir lu ces reviews, n’hésitez pas à dire en commentaire vos avis sur les titres critiqués… ou même d’autres sortis cette semaine qui n’ont pas pu être traités ! L’ensemble de ces critiques sont également postées sur les forums Sanctuaryet Buzzcomics.
Absolute Superman #1 : J’ai bien aimé l’approche d’Absolute Superman, qui rappelle un peu le point de départ des Action Comics de Grant Morrison à l’époque des New 52 qui proposait déjà un jeune Superman plus proche de la base de la société, avec carrément un look plus « prolo ». La réinvention de Krypton est ici intéressante, elle me fait penser à une variation de la Krypton proposée par John Byrne quand il a réinventé le mythe dans Man of Steel : une société de classe qui refuse de voir des problèmes environnementaux qui va causer sa perte ; on a là une version modernisée, à une époque où les enjeux écologiques comme la remise en question de tous les leviers du déterminisme sociale qui conservent un certain classisme dans nos sociétés, avec comme principale grosse différence du récit de Byrne que la Maison d’El n’est plus parmi les têtes pensantes. Si la partie kryptonienne est plus prenante que celle dans le présent, la seconde n’en reste pas moins intéressante par l’angle choisi (qui rappelle pas mal les pérégrinations de Clark dans le Birthright de Mark Waid et Francis Lenil Yu, où il découvrait les injustices du monde hors des Etats-Unis et ses propres limites aux problèmes qu’il pouvait résoudre) et la révélation sur l’identité d’un certain personnage accentue ma curiosité pour la suite. De manière générale, les titres Absolute semblent rapprocher les héros de l’homme de la rue dans leurs origines et statuts sociaux, je suis intrigué de voir si ce sera étendu aux prochaines séries et surtout comment cela sera exploité sur le long terme.
JSA #1 : Je plussoie les mots « surtout classique » de la review de Ben, car je trouve ce numéro trop convenu. C’est fluide à lire, mais le coup du récit qui commence non seulement in media res, et qui plus est avec l’artifice dans une situation située volontairement après une histoire qu’on ne nous a pas encore révélée est un chouïa trop forcée pour moi ici. Enfin, même si ça n’influe en rien à la qualité d’écriture stricto sensu de cet épisode, le fait que Lemire semble balayer d’une main le statu quo laissé par Geoff Johns à la fin de son run me laisse un goût de déception en bouche. Qu’il ne soit pas inspiré ou à l’aise avec les pistes lancées par Johns et laissées pour ses successeurs est une chose, mais c’est vraiment dommage de faire comme si elle n’était pas là alors qu’il aurait pu rebondir dessus. Je vais revenir car j’aime les personnages et que je ne me suis pas ennuyé pour autant, mais je reste sur mes gardes.
The Ultimates #6 : Un épisode qui nous permet de vraiment voir l’équipe en action, et je dois dire que j’ai parfois eu mal avec/pour eux. Cette réinvention d’Hulk avec sa propre définition de la zénitude m’amuse beaucoup. Le titre est vraiment prenant, je regrette juste que l’auteur ne prenne pas plus le temps de développer le caractère des personnages, qui finalement ont du mal à vraiment exister en tant que personnes entre les ajouts constant et le compte à rebours avant le retour de la grosse menace sur cette univers. Je ne boude pas pour autant mon plaisir, chaque épisode proposant une vision tordue mais originale de concepts bien connus de l’univers Marvel.