Chaque semaine, Ben Wawe vous propose les reviews de ses lectures des sorties américaines !
Bonjour à tous et bon retour dans les critiques quotidiennes sur les sorties comics VO !
Une semaine qui voit chez DC la suite du tiède Absolute Superman et de la nouvelle JSA mais aussi la quasi fin du run de Chip Zdarsky sur Batman. Marvel confronte les Ultimates à d’autres nouveaux héros de ce nouveau monde, et lance des sagas sur Sam Wilson avec Red Hulk et Cable dans le futur.
Qui va plaire, qui va emballer au début de 2025 ? La réponse ici !
DC
ABSOLUTE SUPERMAN #3
Jason Aaron concentre à 99% son #3 au flashback de Krypton, ce qui me convient fort bien car cela représente jusque-là les meilleurs aspects de son propos ; cool, donc, même si le rythme demeure lent. On voit ainsi le jeune Kal qui n’est pas apprécié, ni par ses professeurs, ni par ses camarades qui ne comprennent pas pourquoi il tient à écrire lui-même ses dissertations et devoirs, plutôt que de copier/coller les éléments de la base de données de Krypton. Ses parents sont fiers et veulent qu’il continue, alors que Kal les voit comme ses meilleurs amis (j’avoue n’avoir jamais ressenti ça envers mes parents, et toujours trouvé bizarre cette notion d’amitié entre parents et enfant, mais OK), et qu’eux continuent leurs travaux en urgence. Jor tente d’obtenir les éléments les plus définitifs pour acter de la crise qui menace Krypton, alors que Lara construit un vaisseau, mais se prépare aussi à une fuite en urgence si le Conseil Scientifique rejette Jor, qu’elle juge naïf et touchant. Kal découvre une infection verte sur des animaux, se découvre une curiosité avec Krypto, alors qu’il a des soucis en classe et voit que le Conseil Scientifique est occupé. Lors d’une visite scolaire là-bas, il voit son père être appréhendé par des gardes après son exposé, Kal va prévenir Lara qui arrive surarmée et surmotivée pour sortir son homme, avec un costume « vivant » et de grosses armes. Kal comprend lui-même la situation en accédant à des données, Jor révèle que le Conseil Scientifique sait la vérité et prépare la fuite des seules élites, alors que Lara prépare un vaisseau pour Kal, mais aussi eux deux et tous leurs voisins qu’ils pourront emmener. Mais la crise approche… alors que, au présent et sur Terre, la patiente « M. Kent » réclame son fils (qu’elle n’a pas selon les aides-soignants) et a des visions…
J’aime beaucoup la vision de Krypton par Jason Aaron, je l’avoue. J’apprécie de voir des Jor et Lara « ouvriers », ça rend le déni du Conseil Scientifique plus pertinent par suffisance de classe, même si le scénariste rajoute aussi un complot élitiste qui fonctionne mais nuit un peu à ce postulat. Bon, ce Kal est sympathique bien qu’un peu « gentillet », mais j’aime beaucoup cette Lara badass et directe, qui aime la foi de Jor mais se prépare au pire. Rafa Sandoval propose à son niveau de très belles planches, de jolis éléments exotiques et de sacrées illustrations.
C’est lent, mais j’aime les passages sur Krypton, donc c’est cool.
BATGIRL #3
Intéressant. Tate Brombal creuse sa saga mais aussi ses personnages, avec un épisode fait de bons dialogues. Cassandra se confronte à Shiva dans le train qui les emmène loin de Gotham, et la mère se lasse des critiques de sa fille dont elle vise le « jeu » pour se faire passer pour digne de la Batfamily. Ça tape dur des deux côtés, mais Cassandra découvre que le train accueille aussi des survivants de l’Ordre de Shiva, groupe inspiré de sa vie (et celle de sa… sœur ?!) et qui aide les nécessiteux. Cassie est troublée, encore plus quand elle voit la Ligue des Ombres dont elle affronte des membres avant d’être stoppée par Shiva. Celle-ci révèle que, face aux Unburied, elle a fait alliance avec Nyssa al Ghul et Angel Breaker, même si Cassie n’aime pas l’idée.
C’est intéressant, oui. Tate Brombal fait une pause bienvenue, mais pas pour évoquer ses vilains mais pour creuser la mère et la fille, avec des ajouts surprenants mais qui fonctionnent bien ici. Le cliffhanger joue bien la carte de la continuité, et Takeshi Miyazawa propose des planches réussies, avec notamment des doubles-pages de bagarres très dynamiques.
Une pause pertinente dans l’action.
BATMAN #156
Très bon avant-dernier épisode d’un run irrégulier, mais Chip Zdarsky donne « tout » dans un sprint final improvisé mais fort réussi. Si James Gordon est bien l’amant de la femme du Maire Nakano, il ne l’a pas tué directement mais a été manipulé par des lunettes transformées par la technologie du Chapelier Fou, utilisées par Nygma pour le piéger. Batman fuit le G.C.P.D. alors que le commissaire Savage lui met des bâtons dans les roues, tandis qu’une émeute extrême est organisée par un Commander Star qui laisse faire. Nygma donne des leçons à Leonid Knull, indiquant que lui aime « le frisson » et pas les manoeuvres occultes de la Cour des Hiboux. Batman arrive à la tour de NygmaTech, résout des énigmes et sauve des gens, mais surtout donne lui-même la leçon à Nygma : il a donné accès à quantité de données sensibles à la Cour des Hiboux, qui est sous contrôle russe via Leonid Knull, et donc la Russie a la main sur les codes nucléaires américains ! Knull file vers un avion, Batman n’a pas réussi à bloquer le vol des données du serveur, et est aidé par un Gordon remis à sa place par la femme du Maire (qui le rejette par son égoïsme de vouloir prouver qu’il n’a rien fait, alors que son fils à elle a perdu son père) et venu pour aider. Jim va s’en prendre à Nygma armé de la Bat-ceinture de Batman (!), alors que la gestionnaire de Wayne Enterprises révèle à Batman ce qu’elle a fait avec Nygma, pour préparer la chute de Bruce. Batman relie les éléments, et comprend que Commander Star est KGBeast, envoyé ici pour permettre la mainmise russe !
C’est très prenant et très agréable, oui. Chip Zdarsky devait certes finir son run avant, mais cette intrigue improvisée est très dynamique et fluide, avec beaucoup de bons moments. J’apprécie énormément Gordon remis à sa place mais qui a un super moment avec la Bat-ceinture, j’apprécie le côté détective de Batman, j’apprécie le « Rise & Fall » de Nygma, classique mais efficace. Le cliffhanger est surprenant, je reste un peu « déçu » de ce faux frère Wayne qu’on ne voit jamais, et Commander Star aurait cependant mérité d’apparaître plus, mais l’effet est là et bien mené. Graphiquement, Tony S. Daniel intervient, c’est correct et solide, pas beau-beau mais réussi. Dommage cependant que Jorge Fornes ne fasse pas tout.
Un sprint final très agréable et divertissant.
BIRDS OF PREY #17
Un bon épisode, qui conclue efficacement une saga simple mais efficace. Kelly Thompson montre ainsi, en synthèse, une bonne grosse bagarre des familles, avec ses BoP qui affrontent des Amazones boostées par le groupe The Ninth Day, mais aussi une Cassandra transformée et contrôlée. Big Barda parvient à toucher l’esprit de Cassie, qui indique comment les libérer, et les BoP sauvent les victimes avec l’aide de Sin (et de son parasite) et de Cela, puis appréhendent les responsables, sauf le grand chef qui a fui mais est transformé. Les Amazones sont ramenées à Themyscira, les BoP sont pardonnées des événements récents, et certaines restent alors que d’autres avancent.
C’est simple mais efficace, oui. Kelly Thompson livre un récit classique mais réussi, avec une bagarre bien menée, bien gérée par un Sami Basri en forme. Les quelques caractérisations sont pertinentes, je « crois » à cette bande de filles et à ce qui les rassemble. La relation Barda / Cassandra est cool et touchante, Dinah est bien écrite en cheffe, et l’ensemble est fluide avec, je le répète, de fort beaux dessins.
Un bon moment, bien divertissant.
JUSTICE LEAGUE: THE ATOM PROJECT #1
Je l’avoue clairement : je suis essentiellement là pour le personnage de Ray Palmer, l’Atom du Silver Age dont je suis fan. Pas autant fanboy que pour Dane Whitman / Black Knight, pour qui j’ai une passion totale connue de beaucoup, mais j’aime beaucoup le plus petit des super-héros, ce scientifique en retrait mais héroïque, qui a eu son lot de mésaventures et a continué, mais sans forcément toujours sourire et en prenant la fuite quand c’était trop tard. J’apprécie Ray pour ses pouvoirs, son costume classique simple mais joli, et ce soupçon de faiblesse humaine qui me plaît bien. Et bon, c’est un des reboots de super-héros du Golden Age mais bien moins connu et apprécié que les « stars » Flash et Green Lantern, voire même Hawkman, et j’ai toujours aimé les « petits » (héhé).
J’admets ainsi avoir été ravi de voir une mini-série avec lui, mais aussi Ryan Choi, son héritier et apprenti (même si ça n’était pas aussi clair dans son origine de base, car le Ray qui avait laissé des éléments à Ryan pour prendre sa suite n’était pas le vrai ; je préfère la version Rebirth de Steve Orlando avec un lien ex-professeur / ex-élève plus agréable). J’ai été cependant refroidi par la présence de John Ridley, qui ne m’a jamais plu à l’écriture, et j’étais curieux de voir ce tie-in au contexte né d’Absolute Power, où une Justice League (Unlimited) toute puissante enquête sur les super-pouvoirs volés par les Amazos et mal redistribués après la chute d’Amanda Waller. Et après lecture de ce #1, je suis content de ce que je lis, même si Ray n’y est pas le plus sympathique – mais ce n’est pas incohérent pour autant.
Le récit commence avec Nathaniel Adams, Captain Atom donc, qui est dans un train et fuit des autorités qui cherchent quelqu’un ; deux voix-off inconnues narrent sa fuite, a priori depuis trois jours. Nathaniel saute du train, survit et est confronté par… Ray Palmer, dans son nouveau costume et qui lévite à taille normale (ah bon ? pour mémoire, Ray peut modifier sa masse et « planer » mais ne peut pas voler comme Superman). Trois semaines plus tôt, on voit Ryan & Ray arriver via Boom-Tube sur un lieu où un jeune enfant ne maîtrise pas des super-pouvoirs redistribués par malchance. Ray est un peu brut et direct, Ryan sauve des gens et apaise l’enfant. Ils l’emmènent sur le nouveau satellite de la JL, Ray lui dit qu’ils pourront le soigner mais Ryan grimace de le voir s’avancer autant, alors que leur méthode de correction fonctionne mal. Ils font des tests lourds sur Nathaniel Adams, qui a accepté d’être leur cobaye pour retrouver ses pouvoirs, car s’ils parviennent à les lui redonner, ils pourront le faire pour d’autres. Ray rabroue un peu Nathaniel qui est impatient, et Ryan aimerait plus de douceur, même si Palmer rappelle l’urgence. Au présent, Nathaniel refuse de repartir avec Ray, repousse l’armée qui l’accompagne, et subit quelques coups d’un Palmer qui ne veut pas lui faire du mal mais se sent obligé de le stopper. Nathaniel révèle et utilise quelques-uns de ses pouvoirs, et part – alors que les voix-off disent qu’il va être « obligé » de venir les voir.
Je vais diviser mon avis en deux parties, une plus longue sur le général et une plus courte sur le traitement de Ray Palmer. Concernant l’ensemble, c’est correct et solide. John Ridley & Ryan Parrott suivent bien le script de la mini-série issue de Justice League Unlimited, dont le début a pavé la voie pour évoquer le sort de ces super-pouvoirs perdus dans la nature et mal redistribués. Je reste un peu surpris devant le principe, mais le traitement est correct, oui, et ce #1 fonctionne bien. Ca pose bien les bases du problème, ça utilise bien Ryan et sa gentillesse directe, ça se concentre sur Captain Atom logiquement, et la narration présent / flashback est efficace. Mike Perkins propose de bonnes planches, je trouve son style parfois chargé et sombre, mais ça fonctionne et il y a quelques belles images.
Concernant Ray Palmer, le portrait ne me surprend pas et ne me gêne pas. Certes, les années 2000 l’ont surtout montré en « victime », ou en sale état moral, avec Identity Crisis et sa fuite dans le Multivers à la fin, puis Countdown et son refuge dans une autre Terre pour vivre une existence paradisiaque loin des problèmes. Les années 2010 ont balancé entre une version classique post Rebirth mais rapidement plus super-scientifique que super-héros (notamment chez Bendis), malgré un passage « aventurier du Microvers » à la fin de la Justice League of America de Steve Orlando (très bonne idée peu développée) ; et une version de scientifique piquant et un peu brut dans Frankenstein, Agent of S.H.A.D.E., un peu rappelée ici. Cependant, j’y vois plus des liens avec l’Atom direct, brutalement honnête et homme d’action qui ne s’embarrasse pas des politesses de la série Power of the Atom de 1988-1989, à ce jour mon titre préféré dessus. Un Ray un peu sec et brut ne me surprend pas, donc, et ne me gêne pas, car il fonctionne bien en duo avec Ryan, d’autant qu’on voit Palmer hésiter et regretter son geste, ce qui est agréable.
Un lancement correct, donc, mais sans grosse surprise, hormis le plaisir de voir un de mes favoris écrit correctement et fidèlement. Et ça, c’est cool !
JSA #3
Un bon épisode, qui nourrit bien la saga et les personnages. Hawkman est emprisonné par les ennemis, précisément les Demons Three qui se moquent de lui alors qu’il est dans sa « dernière vie ». Ils l’amènent à Wotan, qui s’est associé avec l’Injustice Society mais le congédie quand il n’a pas ce qu’il cherche. Jade est réconforté par un Sandy touchant alors qu’elle tente de garder la JSA à flots, et la Dr Mid-Nite voit que Jakeem est rendu végétatif par les ténèbres d’Obsidian, qui l’attaque. Khalid Nassour culpabilise de ne pas tout gérer, son moral est remonté par Ted Grant et il se remet, pour aller Jay Garrick bloqué par des membres de l’Injustice Society. Khalid les rejette, sécurise la Tower of Fate, alors qu’Alan Scott ne peut empêcher Kendra d’aller chercher Carter, qu’elle voit comme un grand frère mais avec qui elle est intensément liée. En parallèle, Hawkman toujours emprisonné est contacté en secret par une Kid Eternity !
C’est bien, oui. J’apprécie que Jeff Lemire caractérise bien ses personnages et saute de entre plusieurs scénettes, c’est dynamique et prenant, d’autant plus qu’il ne garde pas abusivement le mystère ou le suspense sur les situations. Il est agréable de savoir déjà ce qui bloque Jakeem, de voir qu’Obsidian est découvert au moins par une membre. J’apprécie l’échange Jade / Sandy, le remontage de moral par Ted envers Khalid est basique et efficace, et le final est intriguant. Diego Orlotegui illustre tout ça joliment, dans un style proche de Scott Kolins qui me plaît bien.
Une bonne p’tite série qui se confirme.
SHAZAM! #19
Très bon épisode, encore ! Si elle a mis quelques épisodes à se lancer, Josie Campbell enchaîne les très bons moments, pour mon grand plaisir. Ici, Georgia Sivana est révélée être possédée par Mr Mind, qui maltraite Mary Marvel et semble la tuer. Il contrôle à distance Freddy dans la peau de The Commander, révélant son influence dans l’éclat forgé par Héphaïstos jadis et sa fixation sur la haine. Billy fait le bilan avec la nouvelle voisine Beau, révèle ses doutes mais aussi des éléments secrets par maladresse verbale. Il confirme avoir un crush pour elle, ils s’embrassent et il va confronter Mr Mind qui commande The Commander (huhu), forçant Mr Mind à lui faire du mal pour « réveiller » Freddy. Ce dernier est plein de culpabilité et veut juste bien faire, même sans récompense. Cela suffit à Héphaïstos, qui a senti l’influence de Mr Mind dans l’éclat et, avec d’autres dieux, a préparé un enchantement pour le moment où un Mortel aurait besoin d’eux, non pas pour être digne mais pour agir quand il le faut. Freddy reprend le contrôle, et devient un autre super-héros, avec cette fois-ci la force de Samson; l’habileté d’Héphaïstos, le pouvoir du All-Father (Odin), la vitesse de Zagreus (avatar de Dionysos), l’agilité d’Airgetlam (alias Nuada des Celtes) et la ruse de Midas. Billy se transforme aussi, ils tombent dans les bras l’un de l’autre – alors que Beau est révélée une alliée de Mr Mind et une fille Sivana, et surtout que Mind lance son grand plan via l’application The Society. Tous les connectés deviennent des extensions de lui-même, avec plein de Mrs Mind partout !
C’est très bon, oui. Jodie Campbell livre un épisode dense, intense et très prenant, avec plein de bons moments. J’apprécie le bilan de Billy et le réconfort de Beau, j’apprécie le twist sur elle qui fait mal au coeur mais rend bien, j’apprécie le sort de Freddy, j’apprécie le choix des dieux et j’apprécie le cliffhanger. J’apprécie également le dessin efficace, carré et dynamique d’un Dan McDaid bien inspiré, pour une saga très forte à suivre.
Vivement la suite, oh oui !
TWO-FACE 2
Un bon épisode. Christian Ward joue bien sur le principe de la White Church, ce tribunal des criminels où Harvey est un procureur acharné à trouver et prouver la vérité. Ici, il est concerné par une requête de la Reine du Royal Flush Gang qui exige l’activation d’une clause du contrat prénuptial signé avec le Roi : la mort en cas d’infidélité ! Elle a des photos de lui avec White Rabbit, mais il conteste. Harvey a envoyé sa sbire en savoir plus, tandis que Double Face erre dans une prison mentale créée par Harvey pour le bloquer, croisant des souvenirs dont celui de Sal Maroni. Ace du Royal Flush Gang vient s’en prendre à Harvey alors que la foule criminelle exige une décision et le Juge s’impatiente. La sbire de Harvey revient, prouve que White Rabbit s’est fait photographier avec False Face, qui se fait ici passer pour l’avocat adverse. Ça se bagarre, False Face s’enfuie, le Roi vit, Double Face profite des pulsions violentes de Harvey pour préparer sa sortie. Harvey s’interroge sur la « main obscure » qui agit dans le réseau criminel… et c’est bien un groupe nommé Shadow Hand avec un chef mystérieux qui veut faire payer Harvey !
C’est bien, vraiment. Christian Ward tient et anime une belle idée avec ce tribunal des criminels, j’aime le côté cocasse et dingue de l’audience du jour et la résolution. Cet Harvey est agréable à suivre, avec Double Face qui ronge son frein et cette organisation sombre sûrement liée à Maroni. C’est prenant, bien géré et bien dessiné par un Fabio Veras correct et solide aux crayons.
Bien et bon !
MARVEL
CABLE: LOVE AND CHROME #1
Ambition limitée mais réussie pour cette mini-série qui fleure bon les années 90, mais aborde efficacement une saga de Cable avec bagarre dans le futur et virus techno-organique. On voit ainsi Cable déjà dans un futur éloigné, où il s’en prend à une secte vénérant Ragnarok qui veut le sacrifier sur un véhicule basé sur une tête de Sentinelle (oui, Mad Max est convoqué), mais il les piège et s’en débarrasse. Il veut empêcher une catastrophe nucléaire, mais est gêné par le mystérieux Cicada, qui lui en veut personnellement et le blesse grièvement. Cable téléporte finalement la bombe, se perd dans le Flux Temporel et s’éveille dans un hôpital, dans un autre futur… avec près de lui la Commandante Avery Ryder, cheffe d’une communauté de gens contaminés par un virus techno-organique aussi, parqués par une élite qui veut désormais les tuer par principe. Cable apprécie cette Commandante badass et sympathique, il l’aide lors d’une percée ennemie, manque de périr mais gagne en détournant le canon d’un tank… et décide de rester, parce qu’Avery lui plaît ! Mais Cicada voit ça de loin, et entend se venger de « tout » ce que Cable lui a fait…
C’est bien pour ce que c’est, oui, et c’est d’autant si bien que la saga ne veut pas aller au-delà d’une intrigue bourrine mais fun et cadrée. David Pepose gère bien l’ensemble, avec un Cable bien écrit, badass comme il faut, mais pas invincible. Le clin d’oeil Mad Max est présent mais pas trop lourd, c’est bien, et j’apprécie cette Avery elle aussi badass, mais sans que ça soit abusif. Cicada est un super-vilain jusque-là basique, au look pauvre, mais la lecture est plaisante, et le dessin brut et un peu gras de Mike Henderson fonctionne bien à ce bourrinage global.
Bourrin mais assumé, et fun.
SAM WILSON: CAPTAIN AMERICA #1
Un lancement correct, sans briller mais sans fauter. Marvel profite sans surprise et avec raison, au fond, de la sortie sous peu de Captain America: New World Order au cinéma pour relancer un titre sur SamCap, avec du Red Hulk dedans pour ne pas gâcher. Greg Pak & Evan Narcisse commencent efficacement, avec un SamCap qui aide des gens en difficulté à Harlem attaqués par des Vampires devant une soupe populaire, gérant la crise sans l’aide d’un Steve Rogers venu faire coucou. Sam l’emmène avec sa cousine Billie à un « petit événement », en vérité un barbecue rassemblant tous les super-héros noirs autour d’Isaiah Bradley, qui fête son anniversaire en étant hélas usé et affaibli, et espérant que Josiah vienne le voir. Billie tente de convaincre Sam de rejoindre avec elle l’entreprise Eaglestar, qui propose des jobs aux gens en difficulté et notamment fermiers expropriés ; s’il accepte le partenariat, Billie aura une contrepartie et un job, elle qui galère aussi. Les super-héros répondent à une alerte, mais Storm conseille à Sam d’aller voir Eaglestar et de passer du temps en famille. Ils y vont ainsi, découvrent Robert Harmon qui les accueille et les amène à une plateforme volante disposant d’une technologie wakandaise, issue d’une scientifique fille d’un espion wakandais en Amérique qui veut diffuser la science aux plus pauvres. Robert Maverick, le deuxième Red Hulk, est présent comme chef de sécurité, et Sam apprécie ce qu’il voit, car beaucoup de vétérans mutilés sont employés et retrouvent une vie. Des animaux mécaniques volants attaquent, Sam les bloque, Harmon le remercie, mais Sam identifie la marque Eaglestar sur eux. Harmon indique alors que Sam est un L.M.D., et Maverick active la glande Red Hulk pour se transformer et l’attaquer !
C’est correct, oui. Le meilleur moment demeure le passage des super-héros noirs chez Isaiah Bradley, c’est efficace et réussi, et j’apprécie aussi la relation entre Billie et Sam (qu’elle appelle « Captain Ameri-cuz », ce qui est concon et rigolo). Je suis plus réservé sur Eaglestar et Harmon, qui semblent basiques comme menaces, mais j’apprécie également de voir que le Red Hulk est ici le deuxième, et pas Ross ; ça change, c’est sympa’. Eder Messias illustre efficacement, sans faillir mais sans rendre de dessins réellement jolis.
Une back-up montre Sam évoquer son grand-père déposséder de ses terres par Roxxon, mais qui garde la foi notamment en ses héritiers. C’est simple mais touchant, et Valentine De Landro apporte son style classique et cadré pour de belles planches.
Un lancement sobre mais correct.
THE AVENGERS #22
Très fun. Après avoir refaçonné son équipe et joué la carte de l’univers partagé sur plusieurs numéros, Jed MacKay revient sur sa saga et quête du Missing Moment évoqué par Kang. Scarlet Witch a appris qu’une base de données de Kang lui-même est à vendre dans le casino cosmique du Grand Maître, mais trop cher pour les Avengers. Ils lancent ainsi un casse, avec Ororo qui provoque un esclandre factice mais bruyant avec Wanda, Vision tentant de gérer publiquement, alors que Tony, Carol et Sam viennent déguisés et tentent de passer en douce. Les données sont cependant déjà volées par un Kang plus jeune, et accompagné d’un Hardy du passé… et de sa fille Black Cat du présent, que Tony voit comme une harceleuse ! Et le Grand Maître discute en parallèle avec Myrddin, qui entend continuer de tirer les ficelles…
C’est fun, oui. Jed MacKay propose un casse assez fun, sur le rythme évident d’un evenemeet d’un flashback explicatif. Je pense bien sûr aux films Ocean’s avec plaisir, et si l’apparition de Black Cat est prévisible pour un scénariste qui l’a beaucoup écrite, c’est cool. A voir s’il parvient à donner du coffre à Myrddin, alors que Farid Karami continue de progresser grandement, avec de jolies planches, très dynamiques et une Felicia à tomber.
Fun et cool.
THE SPECTACULAR SPIDER-MEN #11
Étonnant numéro que celui-ci, où Greg Weisman plonge les Spider-Men dans le royaume minuscule des fées de Central Park car l’essai des pouvoirs par Elementary et des alliées sollicitées par les Spider-Men attire l’intimité de fées élémentaires qui ne supportent pas de voir une humaine maîtriser les quatre éléments. Ils sont rapetissés, les Spider-Men sont aidés par une fan appelée Cobweb, le roi Oberon et son épouse (inspirés du songe d’une nuit d’été) les laissent repartir car ils ont vu le coeur bon de Elementary (mais il a été brisé donc peut tourner mauvais, est-elle prévenue). Ils retrouvent leurs tailles et partent, alors que les Electros s’engueulent et flirtent, enlèvent Billy Connors en fuite du refuge souterrain des freaks et ils l’utilisent pour faire chanter son père, et exiger de l’aide mais aussi le Lézard…
C’est sympathique, mais la narration de Greg Weisman demeure maladroite quand il joue sur les flashbacks et les allers-retours au présent. Ça reste lisible mais un peu lourd, et c’est dommage car les Spider-Men sont bien écrits et j’en viens à apprécier Elementary. L’utilisation des fées surprend mais c’est mignon, alors que le subplot Electro avance bien. Andrés Genolet livre des planches correctes mais il a déjà fait mieux.
Un épisode maladroitement raconté mais sympathique.
THE ULTIMATES #8
Un épisode qui étend bien le nouvel univers Ultimate, avec Deniz Camp qui s’amuse beaucoup sur le futur envisagé. Alors qu’Iron Lad se remet dans un cocon suite aux dégâts causés par Hulk, Doom envoie les Ultimates dans un champ de maïs car une communication temporelle arrive. Tous craignent un retour avancé du Maker, mais c’est autre chose : ce sont les Gardiens de la Galaxie venus du 61e siècle ! Ils viennent en fait chercher America Chavez, une des leurs, mais elle ne se souvient pas d’eux. Et eux, c’est Star-Lord (Maître du Système Solaire, seigneur des Douze Maisons et du monde au-delà du soleil), Ultimate Nullifier (qui a vaincu Mephisto et a écarté le principe de la souffrance éternelle), Cosmo (« Ultimate Good Boy », seul chien à refuser l’élévation canine pour rester avec les Humains) et Captain Marvel, qui est également compagne d’America. Elle essaye de lui rappeler la mémoire, en évoquant les troubles provoqués par la réécriture de l’Histoire par le Maker (qu’ils appellent « Unmaker »), d’abord sentis par Captain Universe. Les Gardiens originaux sont envoyés comprendre la situation, seul Martinex revient brisé, et les Gardiens restants (si nombreux qu’ils semblent être… légion 😉 ) emmènent les habitants du 61e siècle dans une arche pour éviter les conséquences temporelles. Ils affrontent alors Kang et son armée de clones Avengers, le vaisseau ne tient qu’à la force de Starbrand, Molecule Boy, Giraud le Phénix et Gary, porteur du Gant d’Infini, alors que les héritiers de Banner et leur Planète Hulk meurent, comme un Galactus obèse. Les Gardiens tentent d’agir mais leur vaisseau est brisé, ils sont écartés dans le Temps et ne peuvent venir dans la période 1962-2024, celle du Maker. America a pu par sa spécificité, mais son esprit a été amputé et Cosmo ne peut rien lui redonner. Elle décide alors de rester pour aider les Ultimates, Captain Marvel accepte mais laisse un signal pour venir… alors que Star-Lord confronte Doom, et évoque une prophétie entre l’homme au Masque de Fer et l’homme au Poumon de Fer, l’un causant une apocalypse, et l’autre ayant pu l’empêcher… mais sans se rappeler qui a quel rôle, ce qui laisse Doom dans la réflexion.
C’est fun. Deniz Camp s’amuse à évoquer le futur de ce nouvel univers Ultimate, piochant dans diverses continuités pour s’amuser et m’amuser au passage. J’admets être peu emballé par ces Gardiens-là (ce Star-Lord est le Quill du run d’Al Ewing, Ultimate Nullifier est bof, Cosmo est gentil sans plus, et cette Captain Marvel est basique), mais leur confrontation et leur suffisance vis-à-vis des Ultimates fonctionnent bien. J’apprécie surtout la confrontation et la prophétie auprès de Doom, avec une America bien creusée (dommage, ce n’est pas celle de l’univers classique échouée ici). Juan Frigeri assure aux dessins et donne une belle atmosphère générale.
Un épisode bien fun et référencé.
X-FORCE #7
Poussif, encore. Geoffrey Thorne poursuit difficilement sa nouvelle saga où, après un focus réussi sur Forge, il se concentre sur Betsy et Rachel, qui se réfugient dans un plan mental privé afin que Rachel se remette. Celle-ci vit mal la résurrection contrariée suite à son meurtre par Charles Xavier dans Rise of the Powers of X, et elle a « trop » d’énergie en elle. Plusieurs autres Rachel arrivent via leurs capacités de chronopathes, pour l’aider à gérer ce surplus… mais La Diabla, qui a déjà attaqué Forge, s’en prend à elle, évacue les autres Rachel et expulse Betsy du plan mental. Un point est fait avec Forge, celui-ci switche du technophile au technomage, et aide Betsy à repartir pour repousser La Diabla et sauver Rachel. Sauf que, dans le plan physique, le vaisseau est attaqué par un Colossus qui veut les tuer…
C’est poussif, oui. Geoffrey Thorne tente de donner du corps à la relation Betsy / Rachel, à laquelle j’ai beaucoup de mal à croire et ce n’est pas cet épisode qui va tout changer. Ça se lit, c’est basique mais sans grand défaut, et La Diabla est une vilaine efficace elle aussi, mais sans grand intérêt. Le travail sur Forge demeure intéressant, avec un Jim Towe bien dans la veine simple mais solide de Marcus To ; hélas, ça rend quand même bien faiblard, et sans folie.
Je reste au prochain juste pour me navrer, sûrement, du twist sur Colossus.
X-FACTOR 6
Très bon, car très fin et très piquant. Mark Russell enchaîne intelligemment, par un épisode de pause, de bilan et de redistribution des cartes après le #5 intense et brutal. Ainsi, alors que la Générale enrage de ce qu’elle voit comme une débâcle, alors que Rodger Broderick a tout transmis sur Clickclock et a fait d’elle une star. Elle apprécie peu, mais a quand même X-Term sous les verrous. Elle vire Frenzy, qui a tuyauté Mutant Underground, alors que Havok parle avec Polaris et Bruin, qui dirigent Mutant Underground et expliquent comment ils en sont venus là. Ils gèrent en effet un groupe improvisé, après un procès factice où Bruin a expliqué son origine (travaillant aux archives de Krakoa, il a fui grâce au sacrifice héroïque de l’archiviste principal, dont il tire une leçon de vie). Lorna et Alex s’aiment encore mais vont dans des directions différentes, et elle part avec Bruin. Pyro réconforte Cecilia Reyes après la mort d’Oskar, et révèle une émotion réelle avant que Havok vienne aider et annonce qu’ils vont partir pour aller « chez eux », où que ce soit. La Générale refuse, le ton monte, le trio part quand même, alors que la Générale et Rodger veulent toujours McCloud qui a fui, mais ils ont un avantage : le fameux archiviste qui a inspiré Bruin, et qui se révèle être un traître !
Ça pique et c’est bon. Mark Russell livre un épisode fort réussi, qui fait bien le point et repose bien les bases modifiées. J’apprécie le côté sarcastique de la comm’ sur X-Factor, j’apprécie l’origine de Mutant Underground, j’apprécie la romance contrariée mais crédible entre Alex et Lorna, j’apprécie l’humanité surprenante de Pyro, et j’apprécie surtout le twist cruel et déceptif sur l’archiviste. C’est piquant et bien vu, avec toujours un Bob Quinn fort correct et carré sur des planches bien faites.
Du bon avec du mauvais esprit.
CONCLUSION
Une semaine agréable et même très réussie sur plusieurs titres, notamment le sprint final Batman et Shazam! qui envoient fort. Le casse cosmique des Avengers est fun, alors que X-Factor poursuit son run piquant et plein de bon mauvais esprit.
À voir la suite la semaine prochaine. D’ici là, bonnes lectures, bonne année et à bientôt !
Merci d’avoir lu ces reviews, n’hésitez pas à dire en commentaire vos avis sur les titres critiqués… ou même d’autres sortis cette semaine qui n’ont pas pu être traités ! L’ensemble de ces critiques sont également postées sur les forums Sanctuary et Buzzcomics.