Chaque semaine, Ben Wawe vous propose les reviews de ses lectures des sorties américaines !
Nouvelle semaine, nouvelle fournée de retours sur les comics VO récents !
On attend ici peu de numéros chez DC, mais le très bon Green Arrow et une possible reprise de Power Girl, et du Marvel avec la suite de Fall of X, l’approche finale de Blade et G.O.D.S. ou la belle surprise Night Trasher !
Qui va plaire, qui va décevoir ? La réponse ici !
DC
JOSHUA WILLIAMSON (scénario) ; SEAN IZAAKSE (dessins et couverture)
Pertinent. Joshua Williamson enchaîne intelligemment, avec Oliver & Roy qui affrontent des illusions de Sanctuary basées sur la Justice League (selon le subconscient de Queen). Ils sont aidés par la Arrow Family, Ollie vole la base de données de Sanctuary et ils filent. Connor apprend à Roy que Lian est vivante, Ollie les abandonne quand il obtient de Waller d’être emmené vers Merlyn. Un flashback narré par ce dernier évoque ses origines, donne du sens aux versions (notamment pour intégrer les apports et adaptations de la série TV). Oliver arrive dans le futur où Malcolm l’attend depuis longtemps, et où il utilise aussi Sanctuary pour lui opposer des illusions basées sur sa Famille !
C’est bien, oui. Joshua Williamson maîtrise bien l’ensemble, utilise surtout l’épisode pour donner du sens et un cadre à Merlyn, et c’est franchement bienvenu. Ça avance peu, mais j’aime les interactions de la Arrow Family et cette redéfinition de Merlyn. Sean Izaakse est beau avec ses belles planches dynamiques, Phil Hester assure dans le flashback et Eric Gapstur propose des dessins solides dans le futur.
Un bon épisode, maîtrisé et fluide.
LEAH WILLIAMS (scénario) ; EDUARDO PANSICA, JÚLIO FERREIRA (dessins) ; YANICK PAQUETTE (couverture)
Une bonne reprise. Après deux épisodes “féeriques” qui m’ont laissé de côté, Leah Williams revient aux bases terre à terre de la série et ça me plait. Omen tente d’apprendre à PG à faire du roller (ce qui est difficile, car trouver ainsi son équilibre n’est pas inné), alors qu’elles évoquent leur flirt et notamment celui de Paige avec un voleur charmant. Mais Brainiac envoie ses Czarniens, le gars et Omen sont enlevés mais pas PG. Celle-ci croise Clark, qui indique qu’elle a échappé aux capteurs par sa nature extra dimensionnelle. Il la charge de protéger Metropolis, alors que des Czarniens font sécession à Brainiac, et que PG croise Crush, la fille de Lobo…
C’est bien, oui. Leah Williams me plaît quand elle évoque les peines de PG et son amitié parfois vache avec Omen (qui doit mettre un billet au pot dès qu’elle lit ses pensées, bonne idée). L’intégration du crossover est bonne, et Eduardo Pansica livre de belles planches dynamiques.
Un bon moment en continuité.
MARVEL
JED MACKAY (scénario) ; FRANCESCO MORTARINO (dessins) ; JOSHUA CASSARA (couverture)
Efficace et sympathique. Jed McKay achève gentiment le tie-in à Fall of X, avec les Avengers opposés à Orchis et dont le QG Impossible City est attaqué par plein de Stark Sentinels. Celles-ci sont dirigées par 3D-Man, vexé du traitement subi après Secret Invasion et qui veut donner ainsi une leçon aux Avengers. Ça se bagarre, The Impossible City souffre, les Avengers luttent, T’Challa et SamCap s’en prennent à 3D-Man mais il est révélé que
C’est bien, oui. Un blockbuster total, du divertissement d’action sympathique, avec de la bagarre facile mais efficace, peu de caractérisations profondes mais de bons mots. Et des dessins réussis de Francesco Mortarino, pour un twist bienvenu et agréable.
La série est bonne quand le scénariste ne raconte pas de grosse histoire, mais livre des numéros tie-in ou solo. À méditer.
BRYAN HILL (scénario) ; ELENA CASAGRANDE (dessins); ELENA CASAGRANDE (couverture)
Bagarre finale un peu facile, mais ça forme un tout cohérent. Après avoir détruit de saintes écritures pour le Mal, Blade est attaqué par plein de monstres, sous le regard lointain de The Adana. Il devient une obsession pour elle, ce qui permet à Satana d’en profiter pour envoyer Blade et ses alliés sur sa localisation. The Adana indique que, même morte, son oeuvre continuerait car les germes du Mal sont partout. Blade s’en fiche, attaque avec les autres, et le samouraï fantôme récupère l’épée de Lucifer et tue The Adana. Il part ensuite, Blade sait que tout ne changera, mais… ça, c’est fait, et ça justifie une pause.
C’est pas mal. Bryan Hill a beaucoup, beaucoup décompressé sa série et sa saga, et son final paraît facile car tout (enfin, le peu qu’il y avait) a été préparé avant. Ça reste efficace, bien fait en soi mais un peu vide. Elena Casagrande assure aux dessins, mais sans éblouir ; comme si elle-même n’y croyait plus.
C’est fini, et c’est bien, et c’était pas mal mais trop lent.
JONATHAN HICKMAN (scénario ;• VALERIO SCHITI (dessins) ; MATEUS MANHANINI (couverture)
Un bon épisode, mais qui ne m’a pas autant emporté sur l’émotion qu’il aurait dû. Ici, on apprend pourquoi Dimitri a laissé plein de micro dispositifs partout où il passe : pour trianguler un signal, celui d’une fréquence menant hors de la Réalité, où ses parents cosmonautes ont été happés dans les années 60. Dimitri obtient de Dr Strange son accord pour son dispositif, et Dimitri trouve enfin et voyage. Il trouve une dimension de poche où des monstres bloquent la navette soviétique, ils s’animent à sa venue (car lui est “spécial”) mais il peut ramener quelqu’un. Sa mère, qui cependant révèle que son père est coincé là-bas. Dimitri y retourne mais
C’est bien, oui. Jonathan Hickman livre une bonne origine à Dimitri, avec une bonne gestion globale. Valerio Schiti illustre ça bien, avec de bonnes planches dynamiques. Mais… l’émotion n’est pas vraiment présente, et c’est dommage parce que ça reste le coeur de l’épisode. Dommage, dommage, car l’idée est classique mais bonne.
Hickman tape dans la cible mais pas dans le mille. Dommage.
J. HOLTHAM (scénario) ; NELSON DÁNIEL (dessins) ; ALAN QUAH (couverture)
Bien et juste. J. Holtham enchaîne intelligemment, avec un Dwayne fracassé de voir que l’arrestation violente de Rage n’a rien réglé. Harlem est une poudrière, la loi martiale est décrétée par la police zélée, et les habitants veulent récupérer leur quartier et y vivre en sécurité. Dwayne culpabilise et veut partir, ce qui énerve Silhouette qui le confronte. Il confirme sa dépression, le fait qu’il soit mort en “trahissant” l’esprit des New Warriors l’affecte, comme sa résurrection “juste” pour un jeu cosmique. Sil parvient à le booster, et Night Trasher et elle dirigent le gang de Rage pour s’interposer entre les habitants excédés et la police tyrannique.
C’est bien, oui. J. Holtham maîtrise bien le contexte social et cette poudrière, mais c’est encore l’analyse de Dwayne que je trouve très réussie. Le personnage est juste, très bien écrit, la continuité est maîtrisée et bien utilisée, et l’ensemble est fort et prenant. Nelson Daniel livre des planches solides avec une belle ambiance.
Une très bonne et juste mini-série.
RISE OF THE POWERS OF X #4 (sur 5)
KIERON GILLEN (scénario) ; R.B. SILVA (dessins et couverture)
X-MEN: FOREVER #2 (sur 4)
KIERON GILLEN (scénario) ; LUCA MARESCA (dessins) ; MARK BROOKS (couverture)
Il me paraît difficile d’évoquer [i]Rise of the Powers of X #4[i] sans parler de [i]X-Men: Forever #2[/i], qui fait plus qu’évoquer les coulisses et incarne un complément indispensable au premier. Je traiterais donc les deux, scénarisés par le même scénariste, en même temps.
On voit donc ici les événements menant au choc de [i]Fall of the House of X #4[/i], où Charles Xavier s’allie aux I.A. contre Orchis et les Humains, contre la survie des Mutants sur une île, une “réserve” laissée par ces fameuses machines. En vérité, Charles agit ainsi car les Dead X-Men de Rachel Summers l’ont convaincu de ne pas tuer Moira-X, car Krakoa est plus importante que cela, dans l’idée et ce qu’elle offre aux Mutants. Xavier joue ainsi au martyr, en se livrant aux I.A., en manipulant et tuant à distance des Humains pour obtenir ce marché faustien. En parallèle, Rachel est morte, oui, et arrive dans la White Hot Room, l’au-delà des Mutants où les Five la ressuscitent. Elle doit en vérité permettre un plan parallèle : Exodus et elle vont mener les X-Men morts présents dans la White Hot Room, qui peuvent retourner dans “la vraie vie” car Mr Sinistre (lui aussi ramené ici, sur impulsion de Destinée et de Hope, qui agit en soldate ici) lie ce Krakoa Atlantique (téléporté dans la White Hot Room par Mother Righteous, que Xavier manipule via un construct dans cet au-delà) au Krakoa Pacifique, afin qu’ils “passent” de l’un à l’autre. Ils viennent ainsi aider Apocalypse, qui protège l’incarnation physique de Krakoa. Alors que, dans la White Hot Room, Hope “attaque” Jean en copiant ses pouvoirs pour la tuer – car, comme le dit Rachel, “tuer quelqu’un de mort dans l’au-delà, cela donne moins contre moins… donc du positif, la vie éternelle ; le Phénix”. Xavier veut en effet ressusciter ainsi le Phénix, pour s’en prendre au Dominion Enigma. Enigma le comprend chez Orchis, appelle les autres Dominions à l’aide, et… ils vont venir, car tous craignent le Phénix.
Wow, quand même. A nouveau, Kieron Gillen impressionne par l’ampleur de ses éléments, de son argument, de sa gestion de tant d’aspects de science-fiction. C’est intense, massif, prenant, et bien… mais lourd, quand même. S’il parvient à donner de l’émotion aux personnages (avec une Hope enthousiaste d’apprendre que Kurt sait désormais que Mystique & Destinée sont ses parents, elle qui ne sait rien de ses géniteurs ; ou un Exodus ému de laisser des Mutants morts mais pas soldats dans la White Hot Room), il n’empêche qu’il “ravage” encore un Charles Xavier certes placé en martyr (beau discours d’Exodus, encore), mais qui définitivement devient condamnable absolument pour ses actes. Le conflit contre Enigma est passionnant, mais Orchis devient définitivement une marionnette, de la poudre aux yeux plus gênante qu’intéressante actuellement.
L’ensemble est ainsi massif, je le redis, en soi très fort, mais pas léger à encaisser et à intégrer. Graphiquement, R.B. Silva et Luca Maresca proposent tous deux des planches léchées, fluides, cependant un rien trop détaillées et fournies chez le premier, et parfois un peu simples pour le second. Mais le rendu est très bon.
Deux épisodes liés, symbiotiques même, pour une suite de saga SF par un Kieron Gillen en feu dans un exercice d’équilibriste difficile, et pas pleinement réussi.
SCARLET WITCH & QUICKSILVER #3 (sur 4)
STEVE ORLANDO (scénario) ; LORENZO TAMMETTA (dessins) ; RUSSELL DAUTERMAN (couverture)
Un bon numéro. Steve Orlando enchaîne efficacement, avec Pietro & Wanda qui font le point chacun dans son coin, avec un proche, et se réunissent. Pietro collabore avec Speed, ça se vanne et ça se juge, mais l’oncle conseille le neveu qui l’a aidé, et il le dit. Wanda parle avec Vision, qui la soigne et la conseille, et lui rappelle que priver Pietro de la lettre de Magneto est abusif. Vision accompagne Wanda dans une base du Sorcier, qui créé et clone ses Frightfull Four Hundred dans un QG sous-marin. Ils sont maltraités, Vision pressent un lien entre la lettre et l’attaque globale, et Pietro vient aider. Le Sorcier a un échange sec avec son “ange”, et tente de noyer les héros.
C’est bien, oui. Steve Orlando assure notamment sur la caractérisation des personnages, avec un côté fun chez Pietro & Speed, et plus de profondeur avec Wanda & Vision. J’apprécie que Wanda soit “remise à sa place”, même si ce n’est pas brutal et ça ne le mérite pas. Ca rééquilibre avec Pietro, l’ensemble est agréable même si le fond de l’intrigue n’est pas passionnant. Voir Speed est cool, et Lorenzo Tammetta propose en effet de très belles planches, généreuses et fort jolies.
Une bonne surprise sur les personnages bien écrits.
JONATHAN HICKMAN (scénario), MARCO CHECCHETTO (dessins et couverture)
Pas mal. Pas extraordinaire, mais pas mal, avec une bonne discussion de couples, de bons éléments… mais toujours, toujours un Peter particulièrement creux, vide et spectateur des choses et de sa vie.
On a ici, un mois après la rencontre Spider-Man / Green Goblin et la révélation de l’identité de chacun (car ce nouvel univers Ultimate se passe en “temps réel”, il y a un mois entre chaque épisode de chaque série), la rencontre Peter & MJ et Harry & Gwen, son épouse, de l’autre. Une sortie en couple rare chez les Parker, qui découvrent ici un restaurant huppé, un Harry riche et une Gwen incisive et directe en PDG d’Oscorp. On apprend que MJ est gestionnaire de relations publiques, après avoir été mannequin, et qu’elle gère désormais le nouvel organe de presse de Jonah & Ben, qu’ils vont nommer grâce à elle “The Paper”, alors que c’est pleinement numérique. L’échange entre couples mène Gwen à pousser MJ à parler à Jonah & Ben d’un focus possible sur Spider-Man, car “le monde a besoin de héros”, et elle pousse Peter à sortir du Bugle, un peu strictement. Gwen propose ensuite à MJ d’investir dans “The Paper”, et Harry confirme à Peter qu’il a tout dit à Gwen, même si Peter n’a rien dit à MJ. Il l’envisage ensuite, et hésite, alors que MJ lui dit qu’elle n’a pas besoin de héros, elle l’a déjà lui.
C’est bien, en soi. Jonathan Hickman gère bien un numéro de dialogues, avec quelques-uns entre Ben, Jonah et les enfants Parker, et surtout entre les deux couples. Harry est bien écrit, Gwen aussi en PDG incisive et directe, et MJ est intéressante dans ce rôle de chargée de relations publiques. J’aime bien cet Harry, qui pousse Peter vers l’héroïsme et c’est notamment lui qui
C’est donc bien en soi, MJ en sort grandie d’ailleurs, avec un rôle pertinent même si elle demeure vraiment en symbiose avec Peter. Mais… mais ce Peter est quand même bien trop passif, en fait. Même après avoir été mordu, même en étant devenu Spider-Man (bien que le nom ne soit pas encore sorti), il subit tout et constamment. Il dit à Harry que ça lui “va” d’être bon à quelque chose (arrêter des criminels… euh, ça ne s’est pas vu avec le Shocker, hein), et qu’il hésite à en faire plus. Ca interpelle, déjà, mais il est tout le temps passif, soumis aux événements et à la vie. Complètement à la traîne, sans idée, sans initiative. Ca surprend, ça gêne finalement un peu, et ça le fait passer (à mes yeux) pour un “con-con”, un bêta un peu gentil mais lourd, avec plein de gens plus motivés et pertinents que lui autour.
Graphiquement, Marco Checchetto est (déjà) remplacé par un David Messina moyen. Plusieurs visages sont loupés, l’ensemble fonctionne car ça reste des personnages qui papotent, mais ce n’est pas extra’.
Un bon épisode de bons dialogues, mais je suis toujours interpellé par ce Peter passif.
BILAN :
Une semaine à nouveau sympathique, avec plusieurs bons moments, notamment dans la caractérisation des personnages. J’en retiens la frustration Ultimate Spider-Man, l’ambition forte et difficile à suivre de Kieron Gillen sur Fall of X, les bonnes surprises Night Trasher et Scarlet Witch & Quicksilver.
À voir ce que la semaine prochaine nous réserve !
Merci d’avoir lu ces reviews, n’hésitez pas à dire en commentaire vos avis sur les titres critiqués… ou même d’autres sortis cette semaine qui n’ont pas pu être traités ! L’ensemble de ces critiques sont également postées sur les forums Sanctuaryet Buzzcomics.