Chaque semaine, Ben Wawe vous propose les reviews de ses lectures des sorties américaines !
Nouvelle semaine, nouvelle fournée de retours sur les comics VO récents !
On attend ici encore peu de numéros chez DC, avec néanmoins le départ notable de l’évènement House of Brainiac, mais également le début de Blood Hunt chez Marvel, la suite du passionnant Immortal Thor et la continuité de Fall of X.
Qui va plaire, qui va décevoir ? La réponse ici !
DC
TRAVIS MOORE (scénario, dessins et couverture)
Sympathique, mais maladroit. Travis Moore, seul maître de cet Annual, autant au scenario qu’aux dessins, livre une longue et dense origine de Bea, ex de Ric Grayson et nouvelle Captain Blud, la protectrice secrète des mers autour de Blüdhaven. Il lui offre un passé imposant : mère tuée lors d’une attaque de leur bateau, enfance dans les rues, enquête sur l’entreprise qui employait sa mère, adoption par Captain Bludh, enquête sur sa mère assassinée, découverte du rôle de La Agente Muerte (réseau d’assassins), intégration à Spyral, passage près de Grayson déjà, combat contre Checkmate, mission de se rapprocher de Ric, amitié puis amour, découverte que sa mère était agente de Checkmate mais en fait agente double de Spyral. Bea comprend que KGBeast a tué sa mère sur ordre de sa mentor à Spyral, coéquipière de celle-ci et qui l’a fait tuer pour se protéger de ses révélations à venir. Avec un lien final sur la série Nightwing, et finalement la révélation que sa mère est bien vivante, dans l’ombre.
C’est sympathique, oui. Travis Moore se donne à fond pour former une grande origine pour Bea, et tape de tous les côtés pour créer des liens avec quantité d’éléments de la mythologie récente de Nightwing. C’est cool, plutôt intelligent dans les choix, efficace et ça donne du coffre à Bea. C’est bien, oui, mais maladroit, car la voix off est lourde, insistante, et les nombreuses révélations deviennent lassantes à force de changer de côté. Dommage, d’autant que le dessin est très bon, très juste et très réussi.
Un bon essai, imparfait mais réjouissant et bénéfique pour Bea.
SUPERMAN: HOUSE OF BRAINIAC SPECIAL #1
JOSHUA WILLIAMSON, MARK RUSSELL (scénario) ; EDWIN GALMON, STEVE PUGH (dessins), JAMAL CAMPBELL (couverture)
Comme souvent, DC accompagne son événement de numéros one shot, denses, avec plusieurs petites histoires pour éclairer les éléments annexes de la saga. C’est rarement indispensable mais souvent sympathique, et c’est encore le cas ici.
On débute avec Joshua Williamson et Edwin Galmon, qui narrent via la voix off de Brainiac comment il s’est intéressé à Czarnia. Parce que les Czarniens avaient trouvé l’immortalité, parce que le Général Chacal ravageait leur monde, une Générale âgée et badass a fait venir Brainiac pour emprisonner sa horde de sauvages dans une ville qu’il enlèverait. Brainiac étudie alors les Czarniens, attaque la planète mais se retire en voyant la détermination de certains à survivre. Ce qui le fait encore réfléchir.
C’est sympathique. Joshua Williamson livre une histoire correcte, pas fondamentale mais efficace et qui éclaire un dessous inconnu. Ça fait le job, comme les dessins solides mais peu emballants.
On enchaîne avec Mark Russell et Steve Pugh, qui évoquent Bibbo et Perry White, qui découvre la difficulté d’une campagne politique pour la Mairie. Il galère, se confronte à un candidat opposé aux extraterrestres, et Bibbo en vient aux poings pour protéger une enfant venue d’ailleurs, ce qui en fait réfléchir certains.
C’est bien. Un peu bavard, un peu lourd dans l’humour, mais Russell gère bien ses personnages et son propos est clair mais efficace dans la critique des extrêmes qui rejettent les étrangers. Ça fonctionne, et les dessins sont solides.
On termine avec Joshua Williamson, encore, et Fico Ossio qui révèlent une Amanda Waller qui obtient ce qu’il faut pour confronter le mystérieux Conseil de Lumière vu en fin de Dark Crisis. Elle leur fait admettre qui ils sont, à savoir… les Brainiacs multiples de l’attaque globale. Chaque camp se menace, mais Brainiac n’en a cure car ses projets avancent…
C’est bien. Joshua Williamson gère bien Waller, et la révélation sur le Conseil est surprenante et bien vue. Ça fonctionne bien, ça donne un bon élan et les dessins sont corrects, à défaut de briller.
Un ensemble solide, définitivement pas indispensable mais agréable et qui apporte à la saga. Cool !
MARVEL
JED MACKAY (scénario) ; PEPE LARRAZ (dessins et couverture)
Pas mal, pas mal. Après beaucoup d’annonces sur les très, très nombreux tie-ins à venir, voici enfin Blood Hunt #1. Un épisode plutôt bon, un peu long mais avec de bons moments. On y voit avant et après « Sundeath », l’instant où tous les utilisateurs de la Dark Force semblent périr alors que l’énergie s’échappe d’eux et coupe la Terre du Soleil. Les Avengers enquêtent alors que des milliers de vampires sortent de l’ombre et s’acharnent. Blade demande à être téléporté dans The Impossible City, mais c’est un groupe de super-vampires, le Bloodcoven, qui arrive. Ils tabassent et paraissent vaincre voire même soumettre l’équipe, hormis SamCap évacué par T’Challa pour que le symbole ne tombe pas. Blade rejoint les Strange, qui veulent lancer la formule pour anéantir tous les vampires. Blade explique que ceux-ci viennent de la Structure, l’organisation vampire vue dans Moon Knight, avec un nouveau leader qui est…
C’est pas mal, oui. Jed McKay est un peu trop long, avec beaucoup de pages faciles de massacres d’anonymes. La défaite des Avengers est aussi un peu simple, mais ça reste aussi fluide et prenant. Notamment avec la fin, qui surprend et interpelle. A voir ce que ça peut donner, avec un Pepe Larraz en bonne forme, qui livre de belles planches.
Pas formidable, mais pas mal et une bonne surprise finale.
FABIAN NICIEZA (scénario) ; SCOT EATON (dessins) ; WHILCE PORTACIO (couverture)
Une fin correcte et plutôt agréable, pour une mini-série hélas trop longue et quand même maladroite. Fabian Nicieza achève la confrontation entre Old et Young Cable et Parvenu, qui veut profiter d’Orchis pour former une Necroacy en transformant l’Humanité en Homo Unitus. Young Cable a tiré sur Old Cable, mais sans le tuer, et pour se rapprocher de Parvenu. Old Cable croise un métamorphe déjà vu avec Gambit, engagé ici dans de l’espionnage industriel, mais Young Cable veut « laisser » Parvenu tenter sa chance, car les perspectives du futur évoquées par Old Cable le coupent de tout espoir. Old Cable laisse faire, mais joue sur l’ego d’un Parvenu qui veut transformer tout le monde trop vite, et en meurt. Les deux Cables disent tout à Irène, puis chacun admet qu’aucun d’entre eux ne voudrait que le jeune devienne l’ancien. Ils continuent de collaborer ensemble, en espérant que rien ne soit figé finalement.
C’est bien, oui. Fabian Nicieza retombe intelligemment sur ses pattes, en gérant bien les caractérisations de ses Cables. Il se fait plaisir en jouant avec d’anciens personnages, et livre de bons rebondissements, avec un Young Cable profond et un Old pertinent dans sa posture. Dommage qu’on ait eu des numéros trop maladroits avant, avec une intrigue pertinente mais mal menée. Scot Eaton & Lan Medina assurent aux dessins, dans une approche fluide et correcte aussi.
Une bonne fin d’une mini-série déséquilibrée.
AL EWING (scénario) ; MARTÍN CÓCCOLO (dessins) ; ALEX ROSS (couverture)
Habile. Après le formidable one-shot sur Roxxon Thor, Al Ewing enchaîne avec un épisode prenant, dur qui finit sur un cliffhanger fort. Ici, Thor se rend compte que la magie de l’Enchanteresse bloque son esprit, comme si son cerveau était vidé pour nourrir le Roxxon Thor. Celui-ci est révélé être The Keep, l’entité malléable créée par Amora et qui incarne ici Roxxon Thor. Les deux s’affrontent, Thor se confirme malin en utilisant ses pensées limitées pour repousser et vaincre l’ennemi. Hélas, The Keep ne se transforme pas, Roxxon Thor semble mort, tué dans la rue par Thor… qui en outre récupère sa hache, que l’Exécuteur a utilisée pour
C’est bien. Al Ewing continue son très bon portrait d’un Thor intelligent, malin, qui utilise son handicap pour vaincre. C’est bien fait, bien mené, intense et je suis très surpris de l’acte de Skurge. C’est fort, et Carlos Magno propose des planches solides, même si je ne le trouve pas en grande forme.
Intense et habile, oui.
Phillip Kennedy Johnson (scénario) ; NIC KLEIN (dessins et couverture)
Efficace. Phillip Kennedy Johnson continue son rythme très lent mais livre un bon épisode. Ici, Hulk arrive à la Strange Academy pour exiger que Dr Strange libère Charlie de la poupée de porcelaine. Stephen n’est pas là, Dr Voodoo bloque Hulk, médite, comprend, interroge Bruce Banner sur tout ça et envoie ce dernier dans une autre poupée, où un sorcier maléfique est enfermé et pourrait aider. Hulk se réveille ensuite, menace Voodoo… alors que, dans la poupée, un Hulk s’empare de Banner !
C’est bien, oui. Lent, mais Johnson est efficace en reprenant la Strange Academy. Voodoo est classique dans son utilisation, ça reste prévisible mais prenant en soi. Nic Klein, surtout, fait encore des merveilles graphiquement, et ça fait toujours beaucoup pour l’appréciation globale.
Toujours le même diagnostic, mais j’aime suivre.
GERRY DUGGAN (scénario) ; Patch Zircher (dessins) ; KAEL NGU (couverture)
Efficace, encore. Gerry Duggan poursuit la course vers la fin de Fall of X et de la série, sans pleinement emballer mais sans faillir. Ici, un Tony blessé s’associe à Feilong et Magneto (qui « casse » le précédent en ne sachant même pas qui il est, alors que Feilong le hait de lui avoir « pris » Mars). Ils pilotent le géant Sentinel Buster, détruisent quantité d’usines de Stark Sentinels et affrontent Nimrod. Magneto bat ce corps-là de Nimrod en utilisant le Mysterium, puis s’en va. Tony étale Feilong, alors que Rhodey s’enfuie de prison avec l’armure War Machine rapetissée, et Living Laser & Sandman.
Efficace, oui. Gerry Duggan règle le problème des Stark Sentinels, montre une vulnérabilité de Nimrod et livre de bons moments du trio Tony/Magneto/Feilong. Ça n’invente rien mais c’est plaisant, avec Creees Lee qui propose des dessins corrects, à défaut de briller.
Une bonne poursuite d’une roule balisée mais pas désagréable.
VENGEANCE OF THE MOON KNIGHT #5
JED MACKAY (scénario) ; ALESSANDRO CAPPUCCIO (dessins) ; DAVIDE PARATORE (couverture)
Solide. Jed McKay poursuit après la révélation sur le nouveau Moon Knight, qui se révèle être The Shroud devant et Hunter’s Moon. Il explique avoir pris cette identité car il respectait et admirait MK, et avait absolument besoin d’être un héros après ses échecs à Los Angeles. Tigra lui rappelle que Marc a échoué aussi mais s’est repris, seul, et Shroud abandonne. Il est cependant pris par la Dark Force de Blood Hunt #1, tandis que c’est au tour d’un 8-Ball touchant de passer sur le divan de la psy, avant d’aider la Midnight Mission face aux vampires.
C’est bien, oui. Sans surprise, un peu lent, mais efficace avec deux beaux portraits de losers : un dans le déni, l’autre dans la reconstruction. C’est intéressant, bien fait et Alessandro Cappuccio assure dans son atmosphère étouffante et intense.
Solide, toujours.
GERRY DUGGAN (scénario) ; JOSHUA CASSARA (dessins et couverture)
Un peu facile, mais un peu malin quand même. Gerry Duggan prépare la fin de sa série, règle quelques éléments mais avance aussi des pions pour que les personnages retombent sur leurs pattes. Alors que M.O.D.O.K. manipule la génétique des agents humains de Orchis pour en faire des monstres qui terrorisent même ceux qui les soutenaient (pourquoi ? Euh…), il est poursuivi par Ms. Marvel (qui incarne « la lumière » des X-Men), Laura, Synch (et ils « règlent » le trouble entre eux) et une Firestar déchaînée. Ils tabassent M.O.D.O.K., tandis que Shadowkat libère un Caliban prisonnier de Orchis. Les X-Men en veulent à Charles Xavier, Kitty veut que Caliban l’amène à lui pour le tuer. Caliban refuse, Wolverine arrive et prend le relais. Kitty s’en veut d’avoir été aussi loin, se dégoûte même. Logan explique que le rêve de Charles est mort et a emporté le rêveur, comme les vies de Moira l’ont étouffées. Il lui rappelle qu’elle a fait ce que son entraînement lui a appris, celui des X-Men et Oggun, pour survivre et se battre. Kitty veut tout arrêter après tout ça, Wolvie la libère maintenant : c’est lui qui va en finir avec Charles…
C’est objectivement facile que Gerry Duggan tente de « laver » Kitty comme ça, mais… même court, l’échange avec Logan est bon. Le scénariste finalise bien, la transformation des gars de Orchis est précipitée pour les faire tomber de leur piédestal, mais ça passe. Ça me surprend, mais ça retombe un peu sur ses pieds, avec un Joshua Cassara qui propose des planches efficaces et quelques belles images (notamment Wolverine).
Facile, clairement, mais étonnamment pas si mal.
BILAN :
Une semaine réussie et agréable. L’épisode spécial House of Brainiac est bon, Blood Hunt démarre efficacement, Fall of X se reprend mieux, et Immortal Thor demeure épatant. Une bonne fournée, sans véritable fausse note, avec des numéros du Free Comic Book Day 2024 agréables également… dont on vous parlera très vite sur le site !
À voir ce que la semaine prochaine nous réserve !
Merci d’avoir lu ces reviews, n’hésitez pas à dire en commentaire vos avis sur les titres critiqués… ou même d’autres sortis cette semaine qui n’ont pas pu être traités ! L’ensemble de ces critiques sont également postées sur les forums Sanctuaryet Buzzcomics.