Chaque semaine, Ben Wawe vous propose les reviews de ses lectures des sorties américaines !
Bonjour à tous et bon retour dans les critiques quotidiennes sur les sorties comics VO !
Une semaine qui voit plusieurs suites intéressantes chez DC (Absolute Batman, Green Lantern, Gotham By Gaslight) et Marvel (la relance X-Men correcte, l’étonnant Conquest 2099). Avec aussi des lancements, comme Black Lightning et un nouveau run sur Spider-Man en lien avec Dr Doom.
Qui va plaire, qui va emballer ? La réponse ici !
DC
ABSOLUTE BATMAN #2
Je continue de bien aimer. Scott Snyder enchaîne efficacement, en avançant ses éléments et en amenant des pièces bienvenues. Par flashback, l’on voit ainsi que Bruce a été enfermé par son père dans un bâtiment du zoo lors du massacre, et il y a assisté à l’agonie de Thomas avant d’être attaqué et recouvert de chauve-souris. Au présent, Alfred continue de suivre ses avancées, en l’aidant indirectement, et en se disant qu’il le fait pour sa mission et non pas juste parce qu’il estime et apprécie ce justicier. Batman fait mal au Party Animals, Alfred identifie plusieurs repaires cachés (des « caves » de Batman), et voit que Bruce a toujours un temps d’avance sur l’ennemi, et pourrait collaborer avec le Gang Red Hood, qui résiste dans la ville. Dans sa vie officielle, il travaille, voit sa mère, va voir Joe Chill (meurtrier de son père) une fois par semaine à Blackgate, alors que le Maire Gordon se remet difficilement. Le commissaire Bullock veut stopper Batman (car sa présence fait monter la violence globale), alors que Barbara (fille de James et policière) est plus de son côté. Martha Wayne, assistante du Maire, vient calmer le jeu et tous deux papotent en fumant ensemble. En parallèle, Bruce va jouer au poker avec ses vieux amis (le trafiquant Ozzie, le génie Eddie, le politicien Harvey, le boxeur Waylon) et leur montre un artefact technologique du Gang Black Mask, qu’ils l’aident à comprendre. Batman va voir dans les locaux du candidat Hill à la Mairie, a un message de Black Mask et fuit, trouve Alfred sur son chemin et s’échappe avec non pas un tank mais une sorte de voiture-immeuble… alors qu’un flashback le montre découvrir, enfant, une mystérieuse jeune fille après la mort de son père…
C’est bien, oui. Sans temps mort, Scott Snyder enchaîne et livre de bons éléments, notamment cette origine modifiée et ce lien intelligent avec les chauve-souris. Ca fonctionne bien, les copains d’enfance sont bien écrits, la narration par la voix-off de cet Alfred agent secret est cool, et l’ensemble est fluide. Je le redis, les changements sont réels mais ne modifient pas l’essence du personnage, c’est bien fichu car surtout bien pensé, et j’apprécie encore de voir un Batman expéditif mais qui garde sa morale et son contrôle. C’est bien sûr moins dense que le #1, mais c’est maîtrisé et prenant, avec un Nick Dragotta bien inspiré et bon dans son style et ses pages.
La bonne surprise continue, je suis charmé par cette approche qui ne me disait rien et qui commence à me plaire vraiment.
ACTION COMICS #1075
Sympathique, encore. Mark Waid continue sa longue mais agréable saga qui modifie l’origine de la Zone Fantôme, sans trop heurter et avec intelligence. Alors que Kennan et Conner tentent de gérer l’attaque Khund, le premier se jouant du Général et le second défiant le Sur-Amiral, Clark est dans le passé de Krypton et amené avec ses parents dans un tribunal spatial, qui mène souvent vers l’exil par fusée. Le scientifique agressif a lui l’idée d’utiliser la Zone Fantôme comme prison, ce qui indigne Jor-El et Lara, qui explose en rappelant qu’elle a refusé sa demande en mariage pour préférer Jor-El. Ils sont ramenés sur Krypton et Clark découvre qu’ils se sont arrangés pour voler les bracelets solaires. Clark apprécie de les découvrir ainsi, et ils vont chez Zor-El où il voit une Kara ado relou… alors que Aethyr veut solidifier pleinement la Zone, ce qui impose de voler l’énergie d’un Soleil – et c’est ce qui arrive à celui de la Terre !
C’est bien, oui. Plus pour le plaisir de voir Clark découvrir de savoureux Jor-El et Lara, très agréables et humains, et donc loin de l’image grandiloquente habituelle. C’est cool, fun, efficace dans le retcon, et bien mené. Clayton Henry et Michael Shelfer continuent de dessiner correctement l’ensemble, avec une narration fluide.
En parallèle, Mariko Tamaki avance péniblement sa saga sur Supergirl, qui découvre finalement que sa prisonnière est connue comme destructrice de mondes en multipliant les mauvaises rencontres, alors que Superman confirme mystérieusement sur Terre qu’elle seule peut mener cette mission. C’est chiant mais Skylar Patridge assure encore avec une belle atmosphère graphique.
Enfin, Joshua Williamson montre l’insomnie de Perry White avant l’élection municipale, où il se rappelle des souvenirs de sa vie et sa carrière à Metropolis avant de papoter avec Clark sur son rôle et sa voie. Finalement, c’est Lois qui vient lui annoncer qu’il a gagné, c’est lui le Maire ! Un segment sympathique et réussi, touchant par moments, avec des planches correctes de Jon Bogdanove.
Un numéro agréable et réussi, qui ne révolutionne rien mais fait bien les choses.
BATMAN AND ROBIN #15
Tiens, c’est mieux. Après un début tiède voire même trop décompressé et presque vide, Phillip Kennedy Johnson livre un meilleur épisode et m’intéresse plus, et c’est cool. Ici, Bruce s’échappe difficilement d’un sous-sol incendié et Damian gère le blocage des otages et un tremblement de l’immeuble, mais la jeune fille qu’il a éconduit sèchement est blessée. Damian culpabilise ensuite, a du mal à donner du sens à ses actions s’il perd foi dans ses capacités, et Bruce lui donne un journal intime de Thomas Wayne pour qu’il le comprenne mieux, avec des croquis dedans. Ils enquêtent ensuite, découvrent des éléments liant les événements aux Memento Murders sur lesquels un jeune Bruce a enquêté en se formant à Londres jadis, auprès d’un super enquêteur vieillissant. Des « fans » du meurtrier Memento sont à fond, certains disent qu’il est éternel mais Bruce rejette l’idée. Pourtant, ce Memento fait brûler un navire de contrebande qui arrive à Gotham…
C’est mieux. Déjà, il se passe plus de choses, le début en double narration sur les efforts di père et du fils fonctionne bien, comme le trouble de Damian (même si c’est un peu facile). La transmission du journal de Thomas est cool, comme le flashback sur le jeune Bruce. Je ne suis toujours pas fan de cet énième secret du passé, mais ça se lit mieux et ça s’équilibre entre les deux. Graphiquement, Javier Fernandez a de meilleures ambiances même si c’est abusivement sombre, et Carmine Di Giandomenico livre deux pages de flashback sympathiques.
Ça s’améliore et ça fait plaisir.
BATMAN: GOTHAM BY GASLIGHT – THE KRYPTONIAN AGE #6
Roh, comme c’est bon. Andy Diggle poursuit sa belle et bonne saga, initialement une maxi-série en douze épisodes mais qui, je crois, devient deux mini-séries de six, avec la première s’achevant ici. Le scénariste a en effet mis tout en place, et tire les ficelles pour réunir l’ensemble dans un grand final qui prépare la suite.
Ainsi, l’on voit John Constantine être amené à Ra’s al Ghul, le Britannique ayant organisé cela car il voulait voir la Tête du Démon, qu’il pense être derrière de nombreux hommes célèbres voire immortels. Il veut former un arrangement avec lui pour proposer d’éviter que les sbires de la Reine Victoria retrouvent Ra’s, mais ce dernier refuse… jusqu’à ce que John évoque l’homme au médaillon mystérieux. Sur le bateau ramenant Adam Strange vers l’Amérique avec Diana, l’équipage est troublée par une « créature » à l’allure verdâtre mais qui prend la forme de l’homme au médaillon. Ce dernier connaît les femmes de Themyscira et veut anéantir les descendants de Krypton, et est révélé être Martian Manhunter !] A Smallville, le Shérif Kent accepte la proposition de Lois Lane d’aller au cirque le soir-même, mais son adjoint Ross bloque ses plans en demandant sa soirée pour aller faire sa demande à Lana. Clark accepte, garde les prisonniers Deadshot et Slipknot, mais est hélas contrôlé par l’illusionniste El Diablo, qui obtient de lui des informations sur « l’étoile qui est tombée » et enfermée dans la banque (avec des sous-entendus de Clark contrôlé sur son propre destin). Au cirque, la cheffe Harley Quinn montre les numéros de Killer Croc et Copperhead, évoque sa propre histoire (où elle aurait défiguré son psychiatre en étendant son sourire), puis menace de faire exploser les spectateurs pour connaître la localisation de l’étoile. Elle va à la banque avec Slipknot, Deadshot et les autres et ouvre une forme triangulaire qui libère une énergie verte. En parallèle, Batman confronte Alan Scott qui refuse de lui laisser l’anneau, car c’est désormais « son devoir, son… secteur » d’intervention, et Alan porte soudain un uniforme de Green Lantern. L’ouverture de la forme triangulaire se répercute chez Ra’s, Lex et Victor Stone, alors que Diana et son allié venu d’ailleurs arrivent par téléportation. Talia suit de loin, alors que le Shérif sort de l’incendie où les criminels l’avaient laissé en costume avec un S sur la poitrine – prêt à prendre les choses en main ! Et la suite se lira dans Batman: Gotham by Gaslight – A League for Justice !]
Et c’est très cool ! Andy Diggle réunit intelligemment et habilement ses éléments et personnages, réussissant de belles liaisons car ça reste très fluide et naturel. J’apprécie les adaptations pour chacun, la montée en puissance de l’ensemble, et je suis très curieux de la suite. Après tout, la nature de la menace et de Krypton est encore très floue, il n’y a pas de « pur » méchant nommé pour l’instant, et les personnages sont à couteaux tirés donc la coopération va être dure. Je trouve ça très prenant et même grisant, avec de belles idées globales et une gestion fine de la mythologie DC. Surtout, Leandro Fernandez livre un magnifique travail, ses planches sont belles avec une super atmosphère et de beaux effets.
Une réussite complète, et j’ai très hâte de la suite puis de tout relire.
BLACK LIGHTNING #1
Très bon. Brandon Thomas lance efficacement une saga qui m’intéresse, qui surfe intelligemment sur les événements récents et les éléments sur Black Lightning, évidemment influencés par la série TV que j’ai appréciée. Ici, on voit un Jefferson Pierce encore marqué par les événements d’Absolute Power (parce que les Amazos ont bloqué ses pouvoirs et ceux de ses filles, ce qui provoque un sentiment d’impuissance face à leur détresse). Ca le mine encore, il en parle à son ex qui est sa psy, avant de filer en intervention avec sa fille Lightning, qui a bénéficié récemment d’un compliment de Wonder Woman. Ils aident un ado’ au lycée Garfield High qui déclenche des super-pouvoirs, et ils l’emmènent sur l’immense Watchtower pour l’aider à les maîtriser. Les super-héros identifient en effet des perturbations dans les super-pouvoirs « libérés » par les Amazos, et certains avec un Métagène latent déclenchent désormais leurs capacités. Black Lightning engage un programme pour les aider, notamment avec un Atom (mais lequel ? argh, rien n’est encore dit sur l’identité de celui sous l’armure bleue !). Sa fille Jennifer parle au téléphone avec Anissa, qui vit à la Nouvelle-Orléans et prend ses distances, puis va aider l’ado’ mais ça se passe difficilement. Ils doivent aller à Metropolis car une femme ne maîtrise pas ses pouvoirs d’énergie. Ils y vont, Jennifer manque de tomber après un contact, Jefferson la sauve, mais… la femme en énergie est révélée être Anissa, qui a désormais de tels pouvoirs mystérieusement !
C’est bien, oui. Brandon Thomas gère bien l’ensemble, en suivant intelligemment le nouveau contexte avec la redistribution des super-pouvoirs et des déclenchements de Métagène. C’est plutôt pas mal pensé, et bien mis en oeuvre ici. J’apprécie également de voir des apports visuels (les looks et visages de chacun) et autres (le lycée) de la série TV, ça fonctionne bien et je suis curieux de l’intrigue sur Anissa. Fico Ossio illustre l’ensemble efficacement, solidement, avec dynamisme et quelques belles images.
Un très bon lancement, j’aime beaucoup !
GREEN LANTERN #17
Dense, intense et prenant. Jeremy Adams enchaîne fort, et va vite mais aussi bien. Varron, neveu et assassin présumé de Thaaros qui dispose du pouvoir de The Revenant Queen (voir Green Lantern: War Journal sur John Stewart que je n’ai pas fini), pousse les Durlans à l’amener vers le lieu d’expérimentation sur Keli, pour récupérer son accès direct au Spectre Emotionnel. Sur Oa, dans la chambre des mystérieux Unseeing (magiciens au service de Thaaros), Jessica Cruz a été appréhendée et est torturée par un Kilowog ressuscité et à leurs ordres, maniant l’Energie Jaune. Dans la Crypte d’Oa, l’esprit d’Eleanor Stewart (soeur de John ressuscitée en construction verte) guide les héros pour aider Keli, alors que Guy distribue les anneaux créés via la Batterie de la Terre et qu’ils croisent un Alan Scott qui se remet de sa bagarre avec les Unseeing. Thaaros a survécu à l’attaque de Varron et fusionne de son côté avec l’anneau Dark Star, légendaire et terrible. Dans les laboratoires, des savants fous ont mobilisé l’accès de Keli en un anneau, dont Varron veut s’emparer – mais il est attaqué par les Unseeing qui voient en lui une abomination, et les héros viennent se mêler à la bagarre. Les Unseeing sont vécus et émus par la puissance de la Starheart, alors que Varron s’empare de l’anneau, passe du noir total au blanc aveuglant et file ailleurs. Hal et John arrivent en trombes car Mogo en Red Lantern file vers Oa pour la détruire, anéantissant des Durlans au passage. Cependant, Mogo est stoppé par… Sinestro, armé de son Anneau Rouge et ivre de rage. La sienne surpasse celle de Mogo, et il apaise la planète puis s’effondre – mais Hal le sauve. Kyle Rayner sort de sa transe en comprenant l’état de Varron, passe en White Lantern et fonce dans un dôme de Spectre Emotionnel derrière Varron… alors que Thaaros en Dark Star arrive sur Oa !
Wow, c’est dense, oui ! Jeremy Adams va à fond, livre quantité d’événements et de rebondissements, mais parvient à le faire sans lasser ou donner l’impression d’une suite basique de passages obligés. Le scénariste réussit à donner du corps et de l’âme aux divers moments, et surtout gère très bien un casting très, très fourni. Bien sûr, il ne peut s’appesantir que quelques instants sur chacun, mais il le fait bien, et donne de bons tons de caractérisation à chaque personnage. Sa saga est en outre ambitieuse et intéressante, j’aime vraiment bien, et Xermanico livre de superbes blanches ! C’est dynamique, et extrêmement beau et léché. Les panels de Mogo et Sinestro sont énormes et superbes. Bluffant !
Du dense, de l’intense, du bon, du beau, du très réussi !
MARVEL
CONQUEST 2099 #3
Toujours rien d’une « conquête » spatiale pour cette guerre cosmique entre deux camps de prédateurs, avec quelques antihéros au milieu, mais ça demeure sympathique. Après la mini-série Annihilation 2099 présentant divers nouveaux protagonistes, avec une qualité irrégulière, Conquest 2099 révèle comment les Araneons, une race extraterrestre arachnéenne voulant ravager l’Univers pour y dévorer les êtres vivants, ont anéanti la nouvelle planète paradisiaque des Vampires. Dracula et ses Capitaines mènent la contre-attaque, avec des essais pour éviter le pire par Spider-Man 2099, Spider-Woman 2099 (rebelle des Araneons), Phoenix 2099 & Cyclope 2099 mais aussi The Last Nova (Wolverine avec le pouvoir de Nova ; oui, oui). Dans ce #3, l’on voit Silver Surfer 2099 (âme damnée de Mephisto qui récolte des âmes mais veut éviter que trop de gens meurent) tenter de stopper Dracula, sans grande réussite. Vlad envoie ses Capitaines ravager des troupes d’Araneons, alors que l’équipe d’antihéros fait venir Red Hulk 2099 (un employé d’Alchemax transformé par Ego) pour qu’il les amène au coeur de la bagarre. Alors que Spidercide 2099 (chef des Araneons) décide avec sa conseillère White Widow d’envoyer des troupes sur la Terre pour chercher des Vampires à dévorer, Dracula fait dévorer un Soleil par sa monture Darkhawk, afin de châtier un monde allié des Araneons. Mais ça l’amène à la confrontation avec Star-Lord 2099, que l’on sait être une criminelle qui affaiblit des Soleils pour forcer les mondes à acheter son système de surveillance.
C’est plutôt pas mal, mais ce n’est pas une conquête cosmique. Steve Orlando avance doucement ses éléments, créant des rencontres qui sonnent comme des passages obligés mais fonctionnent plutôt bien. C’est un peu « facile », mais attendu, et j’apprécie aussi de ne pas voir de « pur » héros dans cette folie cosmique, cette boucherie totale qui oppose fondamentalement Charybde et Scylla. José Luis et Ibraim Roberson se partagent efficacement les dessins, avec un rendu global plutôt joli.
C’est divertissant et imprévisible, donc plutôt cool.
THE AMAZING SPIDER-MAN #61
Plutôt pas mal, tiens ! J’ai rapidement abandonné le run de Zeb Wells sur Amazing Spider-Man, et je reprends sans enthousiasme pour voir ce que Joe Kelly & Ed McGuinness peuvent faire avec un contexte surprenant. On voit ainsi un Spider-Man « classique », qui lance des vannes (plutôt drôles, tiens) en combattant un nouveau super-vilain tout en multipliant les misères sociales (il n’arrive pas à payer son ami qui l’aide à faire une galerie en ligne de photos, il abandonne régulièrement sa copine Shay, il ne livre pas tout le colis de May, il galère à former Spider-Boy). Surtout, il est sollicité par Dr Doom pour participer à un « Engagement », qu’il rejette avant de découvrir un monstre rouge qui défonce les rues. Dr Doom réapparaît, Peter accepte sous la pression et apprend que, jadis, un jeune Dr Strange a formé un pacte avec Cyttorak pour protéger la Terre. Cyttorak assure une protection globale, en échange de combats réguliers entre le Champion de la Terre et les Descendants de Cyttorak, mortels. Strange a trouvé une parade avec des Roseaux de Raggadorr, qui permettent de ressusciter et donc de passer les épreuves. Là, Dr Doom a mieux à faire, et nomme Spider-Man comme Champion, avec une armure magique lui donnant instinctivement des connaissances mystiques et huit Roseaux pour ressusciter. Peter bat le Descendant mais meurt au passage, croise Phil Coulson (désormais incarnation de la Mort) et revient avec une douleur terrible. Et il est accueilli par la forme astrale de Stephen Strange qui annonce que cela va devoir se reproduire pour sauver la Terre…
C’est correct, en soi. Joe Kelly met Amazing Spider-Man au service du contexte de Marvel sur Dr Doom, et ça fonctionne plutôt bien. J’apprécie notamment l’humour qui me fait sourire et le classicisme de l’ensemble, même si Peter se « soumet » assez facilement et est ainsi un agent plus qu’un pur héros. Pourquoi pas, Ed McGuinness propose des planches correctes et dynamiques, sans trop en faire.
C’est pas mal, et c’est donc une belle évolution par rapport au run qui vient de s’achever.
THE SPECTACULAR SPIDER-MEN #9
Sympathique. Greg Weisman continue doucement sa série liant les deux Spider-Men, sans que ses intrigues soient d’une grande ampleur. Il est en effet surprenant que la réunion de deux personnages stars de Marvel dispose uniquement de sagas proches de l’humain, mais c’est agréable et bien animé. Ici, Peter & Miles sont encore au groupe de paroles de victimes de l’Arcadium, la machine créée par Mentallo & Arcade pour former un monde rêvé et où plusieurs personnes ont été piégées. L’une de ces personnes, Juliette, vit mal que sa compagne dans l’Arcadium ne sache même pas qui elle est dans la vraie vie, et elle s’est transformée… en air. Puis en eau, devant les autres, puis en boue quand elle se reconstitue, et même en flammes. Peter & Miles vont appeler leurs « amis » Spider-Men, et reviennent en costumes puis amènent Juliette chez Viv Vision, qui appelle aussi Ms. Marvel et ses proches de NYX pour confirmer que Juliette n’est ni Inhumaine, ni robot, ni Mutante. Juliette convient d’être amie avec son crush de l’Arcadium, s’entraîne ensuite avec Hydro-Man (!) appelé par les Spider-Men, mais une fusion temporaire rend Hydro-Man dépressif. Peter appelle les Fantastiques, Johnny ramène un costume en molécules instables, Juliette s’enflamme avec lui et un nom de code semble révélé pour elle…
C’est sympathique, oui. Greg Weisman livre un épisode agréable, avec à mon sens une bonne utilisation de la continuité et des proches de chaque super-héros. D’abord ceux de Miles, les anciens Champions, puis ceux de Peter, avec un super-vilain en qui il croit pour une rédemption, et les Fantastiques. C’est fluide, prenant sur le mystère de Juliette, et je suis curieux de la suite. Graphiquement, Andres Genolet & Emilio Laiso livrent des planches correctes, efficaces mais le premier a déjà plus brillé avec She-Hulk.
Un bon numéro, d’une bonne petite série.
NYX #5
Très bon final d’un bon premier story-arc, très politique et très juste. Les conséquences du #4 sont lourdes : Julian est arrêté, David aussi, les médias s’emballent, les politiciens de New York sont inquiets après l’affrontement, et Empath les influence pour pousser à voter une Loi créant un ghetto mutant. Son plan est de pousser les Mutants à la colère, pour les mener dans une nouvelle lutte brutale. Sophie révèle tout ceci à Kamala, Laura, Anole et David car elle a un changement d’esprit, elle coupe les ponts avec Empath et ses soeurs et vient les aider. Le vote a bientôt lieu, tous sollicitent leurs alliés pour mener une contre-manifestation face aux Truthseekers, alias les Purifiers sous un autre nom. L’opposition est rude, les Cuckoos tentent de soumettre Sophie mais elle les rejette finalement et, brutalement, libère les politiciens influencés par Empath… mais elle « perd » sa connexion avec ses soeurs. Ms. Marvel fait un discours de paix entre tous, qui semble toucher son frère mais pas son cousin, et les politiciens libérés ne votent pas la Loi. Empath est freiné, et les « cendres » de l’esprit mutant incarnés par nos héros ont réussi !
J’aime bien, oui. J’apprécie grandement le souffle politique et « jeune » donné par Collin Kelly & Jackson Lanzing. Je trouve que ceux-ci gèrent très bien l’ambiance générale, la démarche des personnages qui veulent arracher un nouvel espace de vivre-ensemble, sortir des carcans passés et survivre dignement. C’est bien, juste, pertinent dans l’ambiance actuelle, et plutôt bien mener. Bon, les auteurs ont du mal à faire coexister tous leurs personnages en même temps (Laura est bien trop absente), mais l’ensemble fonctionne et me « prend ». Graphiquement, Francesco Mortarino a un style pauvre et limité, ça se lit mais sans grand plaisir.
Un beau souffle et de bons thèmes contemporains, bien traités.
PSYLOCKE #1
Pas mauvais, mais pas enthousiasmant. Passable, peut-on dire, et en soi d’un intérêt trop minime. Alyssa Wong s’empare ainsi de Psylocke, alias Kwannon qui erre comme ninja badass proche des enfants traumatisés depuis l’ère Krakoa. Ici, on la voit sauver une jeune fille enlevée parce que son père l’a payée, même s’il est anti-Mutant. Cyclope exige qu’elle prenne des vacances, elle suit en grognant, elle couche avec Scalphunter et manque de le tuer en dormant à cause de ses cauchemars. Devon, jeune qu’elle a sauvé et qui est devenu son assistant geek, l’informe sur une vente à venir d’une nouvelle formule de MGH par l’AIM, elle s’y rend discrètement, voit que l’AIM met en vente cinq jeunes Mutants pour extraire en direct l’hormone pour la MGH. Elle intervient, se bat avec Pierce et Skullbuster et tue ce dernier malgré sa transformation via MGH, sans aucun remords malgré sa sauvagerie à elle. Bof, bof. Ce n’est pas mauvais en soi, ça se lit sans déplaisir mais ça ne m’emballe pas. Tout ça est très « casual », attendu, prévisible. Sans rien de raté, mais sans rien de brillant. Le personnage de Kwannon m’intéresse très peu, son rapport à l’enfance abusée est légitime par son parcours mais c’est pas foufou et assez faiblard. Vincenzo Carratu propose des planches solides, efficaces.
Vite lu, vite oublié, même s’il n’y a rien de mal ici, et rien de bon non plus.
ULTIMATE X-MEN #9
Toujours intéressant et surprenant. Peach Momoko avance ses intrigues et ses personnages, en montrant l’impact des révélations à la TV sur les Children of the Atom. Des gens doutent de ce mouvement, d’autres y voient une secte, certains se moquent des qualificatifs de Mutants, mais les ados font vivre des moments difficiles à nos héroïnes à l’école, et ça provoque des clashs et des explosions. Le Maester n’a pas de nouvelles de Viper mais reçoit d’étranges masques, alors que ses adeptes restent dans l’inconnu. Le Shadow King se réveille et découvre un autre sur un lit d’hôpital, le premier Homo Superior selon lui alias Akihiro (Daken ? le look ressemble à Logan) qui a livré son sang pour créer des Mutants et lui offrir un statut divin avant l’Apocalypse à laquelle il croit, ce dont se moque le jeune homme à côté. Mei continue de vivoter chez ses grands-parents plutôt que chez ses parents, mais croise son père avec une jeune escort dans la rue. Les deux se confrontent, l’escort est Surge, connaît Mei, elles s’affrontent avec leurs pouvoirs après que Surge ait révélé des expériences des Children sur elle. Mei bat et blesse Surge, qui lui demande d’appeler sa mère…
C’est intéressant. Peach Momoko continue de bien creuser ses personnages et sa situation, en lançant quelques éléments par-ci, par-là et en faisant avancer ses intrigues. C’est plutôt bien, le Maester passe de grand méchant à sbire dépassé, et Peach Momoko révèle quelques indices, avec notamment cet Akihiro qu’il est intéressant de découvrir ici. Le rythme est toujours posé mais efficace, et je suis pris par cette saga troublante, belle itération différente avec un dessin bien adapté avec son atmosphère travaillée.
Cela reste loin de ce que l’on peut attendre d’un tel titre, mais pour ce que c’est, c’est vraiment très prenant et intrigant.
UNCANNY X-MEN #5
Beau final d’un story-arc de lancement correct et qui s’est bonifié au fil des numéros. Gail Simone a démarré « doucement » mais gère bien cette conclusion intense et réussie, en surfant sur les émotions et les acquis de chacun. On voit ainsi une Rogue en miettes après avoir été tabassée par Gaunt, alias Sarah Gaunt, ex-petite-amie de Charles Xavier à qui elle en veut car il l’aurait repoussée à l’annonce de sa grossesse, et ayant déclenché ses capacités mutantes au décès tragique de son fils. Gambit mène la défense d’une maison d’ami, où sont arrivés « par hasard » quatre jeunes Mutants poursuivis par Gaunt pour le Dr Ellis (qui dirige la Prison Graymalkin, ex Institut Xavier) mais avec une violence exacerbée (d’où le fait que le Dr Ellis « rencarde » les Mutants pour stopper Gaunt). Wolverine aveugle, Nightcrawler qui abandonne son approche léthale, Jubilee déterminée aident face aux sbires de Gaunt, les jeunes aussi, mais Gambit doit utiliser l’Oeil d’Agamotto volé au Dragon dans le #1 pour gagner du temps. En parallèle, Rogue se meurt, « rencontre » dans un autre plan Harvey X, le jeune gamin du #1 qui voulait absolument être un X-Man et est mort subitement de sa maladie. Il lui apprend qu’il avait vu tout ça arrivé, a utilisé ses super-pouvoirs pour guider les jeunes vers elle, et il l’a touchée pour lui « donner » ses dons psy et un petit facteur auto-guérisseur… et ce contact l’en a privé, d’où sa mort. Il l’a fait car il ne voyait pas comment sauver les jeunes de Gaunt autrement, se sacrifiant ainsi. Rogue se remet, tabasse Gaunt en voyant aussi la vérité : c’est une affabulatrice qui s’est perdue dans ses mensonges, elle n’était pas enceinte de Charles, elle a eu son enfant à elle un an après leur séparation. Rogue la tabasse, la confronte et la bat, puis l’amène au Dr Ellis en promettant de revenir récupérer le bâtiment. Oh, et Rogue prenait des cours de diction, mais Logan veut que Gambit la force à arrêter : elle est parfaite comme elle est.
C’est bien, oui. Gail Simone livre un bel épisode de fin de saga, avec de beaux et bons moments. J’apprécie le petit rôle de leader de Gambit, le statut en retrait de Logan, les caractérisations de Jubilee et Kurt, ainsi que la vérité sur Gaunt. Rogue est mise en avant, ça se comprend et ça fonctionne bien, et j’ai été touché par les révélations sur Harvey X. Ca reste assez « pratique » pour donner du sens à tout ça, le facteur guérisseur est facile aussi, mais la lecture est prenante et le rythme intense. Même les petits jeunes sont sympathiques dans leurs moments. L’ensemble est ainsi agréable, notamment grâce à un David Marquez très inspiré, et qui propose des planches très belles et réussies ; c’est fort beau, oh oui.
Une bonne fin d’un lancement réussi, surtout sur la gestion des personnages et les dessins. Je suis curieux de la suite.
VALIANT
Dans le prolongement du focus sur la relance de Valiant efffectué dans une salve précédente de critiques, voici la suite des avis et des événements !
SHADOMAN: SOUL EATERS #1-2
En parallèle de la relance Resurgence de Valiant, très bonne et dont je parle ici avec plaisir, je me lance dans ce tie-in centré sur Shadowman.
A savoir Jack Boniface, héritier d’une famille liée au Shadow Loa du Vaudou, et chargé de protéger le Liveside des horreurs du Deadside. Il est aidé et guidé dans sa tâche par les Abettors, organisation de mystiques désormais dirigée par Alyssa Myles, sa petite-amie. Après la mort tragique de son père, Jack a été corrompu par Master Darque, nécromancien maléfique qui en a fait The Magpie, son agent obligé de suivre ses ordres sous peine de souffrir abusivement. Jack en a échappé grâce à Punk Mambo, prêtresse vaudou immortelle restée punk depuis les années 70. Mais Master Darque a réussi à échapper à sa prison, et s’est allié au Dr Silk qui repousse la Mort, ce à quoi Shadowman aura à redire…
Voici les bases que le très bon résumé de Valiant me donnent, avant de me lancer dans ces #1-2 classiques mais agréables.
L’on voit ainsi un Jack apaisé qui voit le retour de sa petite-amie d’un séjour chez sa grand-mère. Les retrouvailles intimes sont interrompues par Dr Mirage, mystique star de la TV qui parle aux morts dont son mari. Elle signale des troubles et notamment un massacre dans un cimetière de la Nouvelle-Orléans perpétré par… The Magpie ?! Jack et Alyssa convoquent les Apettors, font le point et ils guident une équipe dans le cimetière. Ils affrontent des golems terrifiants, puis les Apettors identifient un souci chez leur cheffe… et pour cause, Alyssa est The Magpie et en veut à Jack !
La suite nous renseigne sur la situation. Alyssa a été piégée par Drake qui a tué et remplacé sa grand-mère. Il l’a vaincue avec sa Magie Noire et la science déformée du Dr Silk, qui a également permis de lui faire subir un lavage de cerveau. Au présent, Alyssa/Magpie est inarrêtable, et Jack évacue son équipe avec l’aide de Persephone, incarnation physique du Deadside qui semble périr ici. Shadowman fulmine dans leur QG, et Ivar vient demander son aide dans le plan global…
C’est bien, tout ça ! AJ Ampadu livre un récit classique mais efficace, avec de bons rappels qui permettent au novice que je suis de suivre au mieux. Il est très agréable de se lancer ainsi, en étant bien accompagné, dans le cadre d’un récit sans grosse surprise mais qui gère bien ses moments.
Les rebondissements sont fluides, prenants, les explications sont bien amenées, et je ne me sens pas perdu. Au contraire, je m’amuse à suivre ceci, avec en outre des dessins corrects de Sergio Monjes, qui livre souvent de belles ambiances mais manque un peu de dynamisme dans les bagarres.
Un autre bon tie-in de Resurgence donc, et ça fait plaisir !
X-O MANOWAR: RESURGENCE #1
Un bon numéro. Pas aussi bon que la mini-série Resurgence ou d’autres tie-ins, mais bon en soi. Comme pour les autres épisodes de cette relance, Valiant fait bien les choses et résume les événements passés pour que le lecteur novice ou occasionnel ne soit pas perdu. Et ça fonctionne bien !
L’on suit ici X-O Manowar, alias Aric de Dacia. Un Visigoth, neveu du Roi, résistant l’envahisseur romain et… enlevé en 402 après Jésus Christ par des extraterrestres, The Vine, puis réduit en esclavage dans l’espace. Aric s’échappe en séparant de l’armure Shanhara, artefact mystérieux vénéré par The Vine sans qu’aucun d’entre eux ne puisse l’activer. Aric y arrive, s’enfuit et revient sur Terre… plus de 1600 ans après son départ. L’adaptation est difficile, il devient un super-héros, s’allie à d’autres, erre dans l’espace, sauve quelques mondes et lutte contre un empire romain spatial – mais il est rappelé par Ivar The Timewalker, un des frères Anni-Padda qui « voit » les troubles dans le futur causés par la quête d’immortalité de Dr Silk. Ivar envoie Aric dans l’espace pour chercher Divinity, le cosmonaute russe devenu divin et disparu dans le cosmos. Cependant, Aric découvre des mondes ravagés et privés de vie par une force inconnue, qu’il nomme The Wasting dans ses discussions avec son armure consciente, et il veut en savoir plus…
On voit ici Aric qui découvre un monde mystérieusement préservé du phénomène, et en comprend l’origine : Ravenrok, un Psi-Lord (entité cosmique de pure énergie psychique) qui a pris le corps d’une astronaute terrienne. Celle-ci a repoussé The Wasting en puisant dans l’énergie psychique de la population, et sépare Aric de Shanhara pour comprendre leur lien symbiotique. Elle envoie l’armure contre Aric, qui résiste avec les méthodes de son oncle… et l’aide discrète de l’astronaute possédée par Ravenrok. Aric reprend le contrôle de l’armure, confronte Ravenrok, détruit le camp de contrôle de la population et elle fuit dans l’espace. Aric reprend alors son errance, pour trouver Divinity et comprendre The Wasting…
C’est bien ; correct, en soi. Fred Van Lente livre un scénario classique, qui joue la montre car Valiant semble vouloir retarder le retour de Divinity, mais ce numéro est une bonne lecture. C’est une bonne base pour connaître ou reprendre X-O Manowar, ça pose des éléments intéressants pour l’aspect cosmique de Valiant avec Ravenrok et The Wasting, et c’est pertinent en soi. Dommage que ça ne soit « que » ça, que ça n’avance pas plus et, aussi, que les dessins de Jesus Barrios soient assez basiques, voire faibles par moments.
Un bon numéro, trop classique en soi mais efficace pour présenter le personnage et pertinent pour les jalons cosmiques de l’univers Valiant.
CONCLUSION
Une très bonne semaine ! Hormis Psylocke #1 en début très tiède, tous les numéros sont bons et réussis ! Une quasi perfection qui empêche d’en mettre un en avant, même si mon chouchou reste Batman: Gotham by Gaslight – The Kryptonian Age qui est vraiment un énorme plaisir de lecture, et les propos politiques réussis de NYX #5.
À voir la suite la semaine prochaine. D’ici là, bonnes lectures et à bientôt !
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